Accueil BIEN ensemble Prévention du suicide en Dordogne : des actions concrètes

Prévention du suicide en Dordogne : des actions concrètes

Prévention suicide actions
©BEP
Prévention. Santé. À l’occasion de la journée mondiale de prévention du suicide le 10 septembre prochain, l’hôpital de Vauclaire, la Mutualité Sociale Agricole 24-47 et l’Agence Régionale de Santé ont organisé un temps de rencontre avec des professionnels du médico-social, afin de poursuivre le déploiement d’un réseau territorial, déjà bien développé en Dordogne, département engagé depuis 2011 dans la prévention du suicide.

Dans le cadre de la feuille de route ministérielle de 2020, relative à la santé mentale et à la psychiatrie, la politique de prévention du suicide s’enrichit d’actions sur les territoires, en s’appuyant sur les différents acteurs, qu’il s’agisse d’organisations institutionnelles, d’administrations ou d’associations.

Cheffe d’orchestre du programme départemental de prévention du suicide pour l’hôpital de Vauclaire, Stella Darrouzes coordonne les différents dispositifs mis en œuvre et notamment la constitution d’un réseau.

La formation au cœur de la démarche de prévention

« 300 professionnels ont été formés depuis 2020 sur la Dordogne, recense Stella Darrouzes. Cela représente plus de 80 institutions, structures, administrations ou associations, désireuses de s’impliquer. Qu’il s’agisse des assistantes sociales du Conseil départemental Dordogne-Périgord, de celles de la MSA 24-47, des infirmiers des établissements scolaires, des commandants de brigades de la gendarmerie, des psychologues et psychiatres de l’hôpital de Vauclaire, de personnels des SIAS ».

Seize formateurs, mis à disposition par leur institution, officient sur tout le département, dont une formatrice pour la gendarmerie, une première en France.

Le dispositif de formation, établi par le ministère de la santé, se décline en trois axes. Sentinelle, ouvert à tous, permet de se former au repérage des personnes en souffrance psychique, susceptibles d’être traversées par des pensées suicidaires, afin de les orienter vers une prise en charge adaptée à leur problématique. Le deuxième axe, d’évaluation du risque suicidaire, est proposé aux professionnels de santé ; le troisième, d’intervention de crise auprès des personnes suicidaires, est destiné aux psychiatres.

Prévention suicide actions
Stella Darrouzes et Sandie Roussel ©BEP

« D’autres actions existent, comme le numéro national souffrance et prévention suicide 3114, qui permet d’apporter une réponse immédiate à des personnes en crise, en souffrance, autant qu’à des professionnels ou des proches, confrontés à une situation d’urgence, explique Sandie Roussel chargée de mission santé mentale et précarité auprès de l’ARS.

D’autres actions ciblées

Le dispositif VigilanS, actuellement en expérimentation et en cours de déploiement sur la Dordogne, devrait être opérationnel à la fin de l’année 2023. Il s’agit d’un système de recontact et d’alerte, organisant un réseau de professionnels de santé autour de la personne ayant fait une tentative de suicide, afin de garder le contact avec elle.

Le programme Papagéno vise pour sa part à lutter contre le risque de contagion suicidaire.

« Nous pouvons par exemple, explique Stella Darrouzes, intervenir auprès des établissements scolaires ou d’une entreprise, afin de les accompagner dans leur communication et le repérage de personnes en situation de vulnérabilité, ayant été exposées directement ou indirectement à un évènement suicidaire. Nous pouvons en outre mettre en place des actions spécifiques d’accompagnement pour éviter la contagion suicidaire ».

Enfin, Annelyse Cagna-Perazzo, (pôle médico-technique à l’hôpital de Vauclaire), travaille à la mise en œuvre d’un accompagnement spécifique à destination des personnes endeuillées. Un premier groupe de parole se déroulera en septembre à Saint-Médard de Mussidan. L’objectif étant, après ce premier test, de déployer ces groupes sur tout le département.

Constituer un réseau solide

Le 6 septembre, les acteurs du médico-social se sont retrouvés pour déployer un réseau respectueux des axes fixés par le ministère de la santé, en lien avec les besoins et particularités du territoire. À cette occasion, les professionnels présents ont pu échanger, confronter leurs attentes. Si la demande d’une cartographie spécifique s’est détachée nettement, « tous ces professionnels, souligne Stella Darrouzes, souhaitent avant tout être en lien avec les autres, approfondir les formations, partager leurs expériences, avoir recours à l’analyse de pratique et ne pas se trouver isolés face à une situation ». Des sollicitations entendues par la coordinatrice du programme, qui ne peuvent que favoriser la constitution d’un réseau dans lequel tous les acteurs issus de différentes structures partagent le même objectif.

3114 Souffrance prévention suicide. Numéro national gratuit, accessible 24h/24, 7j/7. Ouvert aux personnes en souffrance, en crise, aux professionnels ou aux proches confrontés à une situation suicidaire.

09.69.39.29.19 Agri’écoute. (Prix d’un appel local). 24h/24, 7j/7. Permet de dialoguer anonymement avec un professionnel.