Accueil BIEN être L’équicoaching, une relation de cœur à cœur avec le cheval

L’équicoaching, une relation de cœur à cœur avec le cheval

Équicoaching développement personnel
De gauche à droite, Sophie, Claude LHEUREUX et Thibault. ©BEP
DÉVELOPPEMENT PERSONNEL. Installé depuis trois ans au Bugue, Claude Lheureux poursuit son activité d’équicoach qu’il exerce depuis plus de quinze ans. Un accompagnement s’appuyant sur la médiation du cheval, comme un miroir de notre état et de notre savoir-être. Une technique agissant comme un accélérateur de développement personnel et professionnel.

Il y a quinze ans, après une carrière professionnelle bien remplie dans l’hôtellerie, l’import-export de textile et l’agroalimentaire, Claude Lheureux s’intéresse et se forme aux outils du coaching et de la PNL (programmation neuro-linguistique). Il a pour projet de se servir de son expérience professionnelle pour accompagner des jeunes qui se cherchent et se questionnent sur leur avenir.

Une technique pour comprendre notre fonctionnement

Un projet qu’il mûrit durant quelques années avant de se lancer. Il lui importe de transmettre ce dont il s’est servi tout au long de son parcours personnel et professionnel pour rebondir face aux difficultés. Homme de terrain avant tout, il ne se voit pas intervenir dans un lieu fermé. Une inspirante balade à cheval lui indique la voie de l’équicoaching, une pratique favorisant le travail des soft skills ou compétences douces.

Grâce à l’effet miroir renvoyé par le cheval et l’appui du coach, la personne se trouve face à ses difficultés et peut dès lors se poser les bonnes questions pour avancer. Utilisant et adaptant les outils traditionnels du coaching, de la PNL, Claude s’adresse avec sa jument Shinga à celles et ceux qui à un moment de leur existence, après une épreuve, un accident de la vie, un burn-out, ou simplement pour mieux se connaître, ont besoin d’aide pour avancer ou rebondir.

Cette démarche est accélérée par la réaction du cheval, reflet de notre état, de notre communication non verbale, sans complaisance et sans jugement. Une connexion de cœur à cœur où l’on ne peut se mentir, et où l’on s’autorise à faire confiance à son intuition.

Un véritable propulseur

Un constat confirmé par Sophie qui au bout de seulement cinq séances a repris confiance en elle et s’est remise en selle professionnellement. À la suite d’un syndrome d’épuisement professionnel, Sophie a négocié une rupture conventionnelle après 21 ans d’ancienneté, en tant que technicienne en prévention hygiène et santé, spécialisée en toxicologie et qualité de vie au travail. Dès la première séance, elle est bluffée ;

« j’ai eu le sentiment d’être mise à nu, parce que sur un exercice simple, en fonction de la réaction du cheval, Claude repère ce qui pêche ; ça a fait mouche instantanément, c’était même parfois énervant, relate Sophie. Le plus simple est souvent le plus probant, souligne Claude Lheureux ; je demande à la personne de prendre le cheval et de faire le tour de la carrière à pied avec lui, à la condition qu’il ne s’arrête pas, et ne broute pas ».

Un exercice au demeurant fort simple, nécessitant d’être au clair avec soi-même, avec son intention, sans exercer de contrôle.

Lâcher le mental

Le choix de Claude d’exercer en pleine nature est essentiel et favorise le lâcher-prise. « Quand on sort quelqu’un de son contexte, justifie-t-il, ça va beaucoup plus vite, car le cheval nous ramène dans le moment présent ». C’est ce qu’a ressenti Thibault lors de sa séance d’initiation. « J’ai déjà consulté des psychologues, des coachs et ça ne marche pas avec moi d’être fermé dans un bureau, commente le jeune homme. Avec le cheval, on a l’impression de faire autre chose ». Une simple impression… Alors qu’il doit décider au milieu de la carrière d’amener Shinga dans une direction, il pense plusieurs fois dans sa tête « on va là-bas ». Aucune réaction de la jument. Alors qu’il modifie mentalement sa phrase, « je vais là-bas », et impulse inconsciemment une dynamique avec son corps, la jument s’active. Une réussite qui stupéfie Thibault mais qui n’étonne pas le coach.

« Tant que l’on reste dans sa tête, précise Claude, il n’y a pas d’intention dans le corps et l’animal ne comprend pas. À partir du moment où je veux vraiment y aller, je regarde et je décide de l’endroit et de mon action et le cheval agit tout seul ; il n’y a pas à donner d’ordre. Il y a juste à mettre l’intention et à la projeter de cœur à cœur ».

Alors que Thibault s’entraîne à un autre exercice consistant à faire avancer Shinga dans la carrière avec simplement une chambrière (fouet de manège), la jument n’obéit pas et part dans tous les sens. Il ne se rend pas compte qu’il duplique la même consigne en continuant de faire des gestes, et que Shinga monte en pression. Cet exercice a tout particulièrement énervé Thibault, tout en l’interpelant sur sa relation aux autres. Pour le coach, c’est révélateur notamment pour les hommes, d’une propension à s’énerver quand ils perdent le contrôle. Il peut s’avérer alors nécessaire de lâcher prise et de ne pas insister.

« Notre problème, explique Claude, c’est la question de la communication non verbale. Comment nous communiquons notre émotion, et comment nous la communiquons à l’autre quand nous ne sommes pas bien. Le cheval a cette capacité à nous placer face à notre problématique cachée. Tu n’es pas clair et bien moi je retourne brouter. Quand tu seras clair, tu reviendras me chercher ! ».

Se remettre en mouvement

Après sa rupture conventionnelle, c’est la traversée du désert pour Sophie. Si elle sait ce qu’elle ne veut plus faire, elle ne voit pas pour autant ce vers quoi elle peut aller. La rencontre avec Claude et Shinga insuffle un nouvel élan à sa vie. « Ça m’a remis sur les rails, reconnaît-elle, car avant, quand j’avançais d’un pas, je reculais de deux ». Elle conjugue actuellement sa formation sur les thérapies naturelles anciennes, sa nouvelle voie professionnelle, avec son activité d’artiste peintre. « Cette expérience m’a redonné confiance en moi et en l’univers, poursuit Sophie. C’est un soutien dans la façon dont on aborde la vie et dont on gère nos émotions au quotidien ; une fois en mouvement, il y a des choses qui bougent et des synchronicités ».

Véritable accélérateur, l’équicoaching permet de se remettre en mouvement et de se débarrasser des pensées limitantes qui entravent.

« J’étais enfermée dans une espèce de sphère où je tournais en rond, sans trouver une issue, confesse Sophie. Ça brise ce cercle, et avec le cheval, il n’y a pas de culpabilité, pas de jugement, seulement un lâcher-prise libérateur qui permet d’être constructif et d’avancer. Et même si les peurs reviennent parfois, elles passent simplement et ne s’arrêtent plus, conclut Sophie, car on n’a pas envie de retourner en arrière ».

S’il peut y avoir des résistances, le cheval finit toujours par mettre la personne face à ses difficultés, ses paradoxes, ses émotions ; impossible avec lui de jouer un rôle.

Lire également : Le burn-out, une opportunité pour redonner du sens à sa vie ?

Retrouver sa détermination

Ancienne assistante de direction dans la grande distribution, Marie-Hélène s’est durant des années fait violence pour rester dans un emploi dans lequel elle souffre d’être enfermée, et où elle ne se sent plus à sa place. Les études de son fils ne sont pas terminées et elle ne s’autorise pas à prendre une quelconque décision tant qu’il n’a pas son indépendance. Fragilisée par un burnout en 2015, c’est un accident de voiture en 2019 qui agit comme un élément déclencheur. Elle tombe par hasard sur une vidéo de Claude Lheureux et le contacte en mai 2019.

Décider et agir

Cinq séances plus tard, le résultat est fulgurant. Le 31 août de cette même année, elle négocie une rupture conventionnelle et réorganise totalement son existence en changeant d’activité professionnelle, de secteur d’activité et de département. « Cette démarche avec le cheval et l’aide de Claude m’a permis de me positionner et surtout d’être déterminée, relate Marie-Hélène. J’étais armée en mode guerrière » ! Une approche complémentaire avec un accompagnement psychologique ; « lors de séances avec un psychologue, poursuit-elle, on travaille en profondeur des choses qui prennent du temps du fait de notre histoire. Quand on a un sujet du moment important, pour moi il s’agissait de quitter mon emploi, l’équicoaching est plus radical pour prendre une décision et pour se mettre en action ».

Au-delà des changements impulsés dans son existence, l’équicoaching lui permet de renouer avec le cheval et l’équitation, qu’elle avait abandonnés après un accident en 2015. Les choses s’enchaînent alors rapidement. « Tout est possible à partir du moment où l’on est déterminé, justifie Marie-Hélène. Les rêves peuvent devenir réalité ». Et des rêves elle en a ; acheter une ferme, des chevaux, et pourquoi pas proposer des activités autour du cheval. Elle suit alors une formation d’équicoaching auprès de Claude Lheureux, et en septembre 2020, plaque tout pour s’installer en Charente.

Trois ans plus tard, même si tout n’est pas encore parfait, Marie-Hélène est davantage alignée avec ses aspirations. Elle vit au grand air avec ses compagnons, un cheval, deux poneys et un âne, propose des balades à cheval traditionnelles ou en méditation ; en pleine réflexion, elle construit les bases d’un renouveau au printemps.