Accueil BIEN inséré Une journée à l’Établissement public départemental (EPD) de Clairvivre (épisode 6)

Une journée à l’Établissement public départemental (EPD) de Clairvivre (épisode 6)

Inclusion handicap clairvivre
Annie DEVOS, coordinatrice de l'accueil des réfugiés à Clairvivre. ©BEP
Inclusion. Pour ce dernier épisode consacré à la cité de Clairvivre, nous nous arrêtons sur sa mission d’assistance, initiée notamment lors de l’accueil des républicains espagnols en 1936 et celui des alsaciens et des maquisards durant la seconde guerre mondiale. Plus récemment, en 2018, elle a reçu des réfugiés subsahariens et accueille depuis le mois de juillet 2022 des déplacés d’Ukraine.

Cette tradition d’accueil, inscrite dans les valeurs de la cité, se traduit désormais par une convention signée avec la préfecture de la Dordogne. Clairvivre propose en effet sur un seul site des logements disponibles ainsi qu’un accompagnement administratif et médical.

Soutenir et favoriser l’autonomie

Les déplacés d’Ukraine sont dispatchés et logés dans des gîtes et des pavillons de la cité ; ils sont ainsi en contact avec les autres publics en formation ou travaillant à Clairvivre.

« Public anglophone, notre rôle est de les aider dans toutes leurs démarches, tout en favorisant leur autonomie dès que cela est possible, explique Annie Devos, coordinatrice russophone de l’accueil des réfugiés à Clairvivre ».

« Cet accompagnement se traduit par de la prise de rendez-vous médical, en passant par les démarches administratives, notamment pour obtenir l’attestation provisoire de séjour, valable six mois, les autorisant à travailler ou à suivre une formation professionnelle, poursuit Annie ». Si certains d’entre eux font le choix de repartir en Ukraine, d’autres décident de rester, et s’inscrivent ainsi dans une démarche pérenne de recherche d’emploi. Grâce à son expertise dans l’accompagnement des migrants, Annie Devos sait toute l’importance de renseigner, de conseiller, d’épauler la personne, tout en la laissant décider de ce qui est le mieux pour elle. Aussi les renseigne-t-elle précisément sur les dispositifs existants, FLE, dispositif locatif, recherche d’emploi.

Outre le soutien des parents, les enfants sont scolarisés à Lanouaille où un bus de la cité les conduit chaque jour.

Un climat de confiance essentiel.

Ce travail d’accompagnement n’est pas toujours facile en fonction des situations parfois compliquées.

Toutes les personnes déplacées ouvrent à Clairvivre une parenthèse certes apaisante, mais dans un contexte de guerre, avec tout ce que cela suppose de traumatisme et de souffrance. « Aussi est-il indispensable d’apprivoiser leur confiance, insiste Annie ; pour cela, il faut beaucoup d’écoute et du temps, qui sera avec certains plus long qu’avec d’autres ».

Du fait de leur déracinement, l’explication de l’endroit où ils se trouvent, de ses règles, mais aussi de ce qui se passe autour d’eux est primordiale, tant le changement de culture peut être déstabilisant. Ils ont tout laissé derrière eux, une vie, une famille parfois. L’approche d’Annie se veut professionnelle, humaine, toute en sensibilité. Le lien très fort qu’elle noue avec eux perdurant souvent au fil des mois.

Cette mission d’assistance va se prolonger par l’ouverture validée récemment par le préfet de la Dordogne, d’un Hébergement d’urgence de demandeurs d’asile (HUDA) de 20 places.