Depuis la loi du 2 août 2021, entrée en vigueur le 31 mars 2022, renforçant la prévention santé au travail, les chefs d’entreprise peuvent désormais bénéficier des services de prévention au même titre que leurs salariés.
Atteindre le plus de dirigeants possible
Le SPST 19-24 a été au-devant des organisations patronales, des clubs d’entreprises et des syndicats professionnels. Une démarche indispensable, soulignée par Angélique Louchart, chargée de mission Capital santé dirigeant, complétée par des campagnes trimestrielles d’emailing, assorties de relances. Une détermination qui porte ses fruits.
En seulement six mois, 417 chefs d’entreprises ont réalisé l’évaluation. 135 d’entre eux ont été dépistés en burnout, dont 19 ont sollicité de l’aide. Une dirigeante a ainsi reconnu qu’elle avait vu passer le premier envoi et que s’il n’y avait pas eu la relance, elle n’aurait pas appelé. Ce témoignage montre toute la difficulté pour un dirigeant de considérer que sa santé est au cœur de la bonne marche de son entreprise.
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« Mon entreprise a besoin de moi »
« Justement, insiste Angélique Louchart, c’est parce que l’entreprise a besoin de son dirigeant qu’il doit parfois s’arrêter. Cette nécessaire prise de recul associée à la prise de conscience que l’on se met en danger, est prépondérante pour activer des leviers : thérapie, traitement, reprise du sport, etc. » La chargée de mission pense tout particulièrement à une cheffe d’entreprise qui n’avait pas pris de vacances depuis cinq ans et enchaînait des semaines de 50 heures. « Elle a réalisé, explique-t-elle, à quel point elle allait droit dans le mur. Après s’être arrêtée quelques jours, elle a mis en place des actions pour soutenir sa santé, qui portent leurs fruits aujourd’hui. »
Veiller sur le temps de récupération
Lors du premier entretien avec les dirigeants qui la sollicitent, Angélique Louchart attire leur attention sur les signes, symptômes et changements de comportements altérant leur état de santé. S’ils les considèrent souvent comme des choses anodines indissociables de leur statut, l’entretien avec un professionnel de ces questions les interpelle.
« La charge de travail d’un dirigeant est élevée de fait, explique Angélique Louchart ; pour la plupart d’entre eux, les facteurs de satisfaction, bonnes relations avec la clientèle, les salariés, bonne santé économique de l’entreprise, vont compenser cette charge et doper l’adrénaline. Le problème survient lorsque le dirigeant ne prend pas suffisamment de temps de récupération et creuse un déficit dans ses ressources. Il est alors indispensable de rétablir un équilibre, afin de ne pas se mettre en danger ».
Réactivité et ressources
Outre les médecins et la psychologue du travail sollicités en fonction des besoins repérés par la chargée de mission, le SPST 19-24 travaille main dans la main avec Entraide et entrepreneurs qui propose un appui technique et un soutien moral, ainsi que Second souffle qui accompagne les entrepreneurs pour réussir leur rebond entrepreneurial. Deux associations figurant sur le Portail du rebond, dont la mission est d’aider les entrepreneurs à rebondir, pendant ou après avoir rencontré des difficultés.
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Ces relais de proximité favorisent une réactivité prépondérante quand il y a danger et risque suicidaire. Confrontés aux difficultés de recrutement, conflits avec leurs salariés ou leurs associés, fragilité économique de l’entreprise consécutive à la crise sanitaire, les dirigeants peuvent avoir besoin d’aide mais ne la demandent pas si facilement. Ce programme peut leur permettre de faire face à leurs difficultés sans oublier leur santé.
Au-delà, le SPST 19-24 entend bien travailler sur le long terme sur la diminution du nombre de cas touchés par ces problématiques de santé au travail, et envisage la création d’un pack prévention, proposant des outils de coaching afin de prendre en compte sa santé physique, son sommeil, son alimentation.
Interlocutrice du SPST 19-24 – Angélique LOUCHART
a.louchart@spst19-24.org
Tél. 07 87 41 83 29
