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Le Service de Prévention Santé Travail 19-24 au chevet des dirigeants

©SPST19-24
SANTÉ DIRIGEANTS. Depuis le 13 septembre, en collaboration avec l’association Entraide et entrepreneurs, ainsi que l’observatoire Amarok, le Service de Prévention Santé Travail Corrèze-Dordogne propose un accompagnement spécifique aux chefs d’entreprises et aux cadres supérieurs. « Capital santé dirigeant » est un programme personnalisé, consistant en des actions de prévention de santé physique et psychologique.

La loi du 2 août 2021, entrée en vigueur le 31 mars 2022 a renforcé la prévention en santé au travail. Elle prévoit que les chefs d’entreprise cotisant pour leurs salariés, peuvent désormais bénéficier des services de prévention santé au travail.

Un accompagnement dynamique et sur-mesure

« Le parcours d’accompagnement du dirigeant n’est pas défini en amont, précise Angélique Louchart, chargée de mission Capital santé dirigeant, car l’objectif est bien d’identifier quels sont ses attentes et ses besoins, notamment en matière de gestion du stress, afin de proposer un panel de ressources ». En effet, il n’existe pas de réponse toute faite ; l’accompagnement dépend de l’entreprise, du secteur d’activité, autant de paramètres différents.

Pour une offre adaptée à la problématique du dirigeant, le SPST 19-24 s’appuie sur ses ressources existantes. Il a recours également à celles de son partenaire, l’association Entraide et entrepreneurs. Cette structure associative composée de bénévoles dirigeants en activité ou qui l’ont été, travaille sur la santé des dirigeants. À ce titre, elle évalue au plus près leurs besoins. « L’idée étant, ajoute la chargée de mission, d’élargir et d’enrichir une offre avec de nouvelles ressources, de la naturopathie, de la diététique ou du coaching par exemple ».

Une offre spécifique

La loi de 2021 insiste sur le caractère spécifique de l’offre proposée aux dirigeants, en fonction de leurs particularités. « En effet, explique Angélique Louchart, les dirigeants sont ceux qui consomment le moins d’arrêts maladies et le moins de médicaments. La santé économique de leur entreprise leur importe davantage que leur santé personnelle. Si l’entreprise ne va pas bien, cela aura nécessairement des répercussions sur la santé de son dirigeant ».

Pour faire connaître ce programme, le SPST 19-24 va à la rencontre des dirigeants ; notamment lors de réunions d’information, via les organisations patronales. « Il est important, insiste la chargée de mission, d’aller vers les dirigeants car un chef d’entreprise qui a besoin d’aide ne viendra pas forcément la demander ».

Un outil d’e-santé

Les dirigeants peuvent se connecter sur la plateforme Amarok créée par Olivier Torrès, via le site du SPST19-24. Cet observatoire, basé à Montpellier, est composé d’équipes de chercheurs qui étudient les liens entre la santé de l’entreprise et celle de son dirigeant. Grâce à cet outil, le chef d’entreprise passe un test d’évaluation élaboré après deux ans de recherche.

« On ne lui propose pas une auto-analyse, explique Angélique Louchart, mais de partir de de son entreprise et de ce qu’il vit dans son entreprise ». En effet, les chercheurs d’Amarok ont constaté qu’une balance gérait l’équilibre de la santé des dirigeants. Elle oscille entre les événements sources de satisfaction et ceux générant un stress négatif. Ils les ont identifiés et listés, en les caractérisant d’une intensité de un à cinq, en fonction de leur impact.

Grâce à un score obtenu à la fin du test, un baromètre évalue le taux de satisfaction ainsi que celui d’insatisfaction. Le dirigeant peut conserver le résultat et refaire le test en fonction de la vie de son entreprise. Lorsque le baromètre penche davantage vers le négatif, il a la possibilité de réaliser une évaluation spécifique sur le risque d’épuisement professionnel. Cela lui permettra le cas échéant et sur sa demande expresse, d’être recontacté par le service de prévention santé au travail.

L’image du dirigeant

Depuis la création de l’outil Amarok, 7739 chefs d’entreprises ont passé le test, 2139 ont été dépistés en burnout. 412 ont souhaité avoir accès à la prise en charge. On peut se poser la question de savoir pourquoi, sur le nombre de cas d’épuisement professionnel, seulement 19% ont souhaité avoir un suivi. De nombreux facteurs influent sur la décision du dirigeant de prendre du temps pour sa santé.

L’image qu’il renvoie dans la société de quelqu’un de fort, qui est dans le challenge, n’irait pas avec la faiblesse supposée d’avoir besoin d’aide. Le manque de temps, mais aussi certainement les représentations et les mentalités renvoyées par la société, d’un dirigeant brassant beaucoup d’argent et roulant dans de grosses voitures. Pourtant, un chef d’entreprise reste un être humain, aux prises avec un sentiment d’isolement, la fatigue, le stress, autant de difficultés accentuées par le manque de visibilité économique, les problèmes de trésorerie, les différends avec les clients, les collaborateurs, etc. À cela il faut ajouter le décalage entre l’état de santé qu’il perçoit et son état de santé réel.