Accueil BIEN ensemble La prévention essentielle pour l’accident vasculaire cérébral (AVC)

La prévention essentielle pour l’accident vasculaire cérébral (AVC)

AVC24 handicap prévention
Olivier Joseph et Dominique Reynet ©BEP
ASSOCIATION SANTÉ. Victime en 2005 à l’âge de 22 ans d’un AVC, Olivier Joseph a créé en septembre 2022 AVC 24, une association dans laquelle il milite activement pour la prévention de cette pathologie encore trop souvent méconnue, ainsi que pour une meilleure insertion professionnelle des victimes qui en réchappent.

Alors qu’il vient d’obtenir son BTS action commerciale et dispute un match de basket à Bordeaux, Olivier Joseph se fige brutalement sur le terrain et doit s’asseoir. Alors qu’un brouillard envahit son cerveau, il ne parvient plus à parler. Transporté par ses amis au Tripode situe à proximité, il perd progressivement l’usage de l’avant-bras et de la jambe côté droit.

Des séquelles lourdes à gérer

S’ensuit une rééducation de six mois à la Tour de Gassies. Des journées ponctuées de rendez-vous quotidiens avec le kiné, l’orthophoniste et l’ergothérapeute. Une épreuve que le jeune homme sait surmonter. Rescapé indemne à l’âge de huit ans, d’un crash d’avion au décollage à Bassillac, il a été confronté très tôt au handicap de ses proches, et voit la vie autrement. Son retour en Dordogne s’accompagne du suivi régulier du kiné et de l’orthophoniste, car il conserve une hémiplégie lourde à droite et une aphasie totale.

Retrouver sa place dans la vie professionnelle

Lorsqu’il s’agit d’envisager son retour dans le monde professionnel, « c’est, se souvient Olivier, une grosse claque ». Comment continuer de travailler dans le secteur commercial lorsque l’on est aphasique ? Pas question pour autant de renoncer. La récupération progressive de ses membres l’encourage à revoir son orientation professionnelle, et à préparer un BTS de développement de logiciels. Une façon aussi de se prouver qu’il est toujours capable. Il doit néanmoins composer avec une aphasie atténuée mais persistante encore aujourd’hui. « J’ai les mots dans ma tête, explique Olivier, mais entre le moment où ils défilent et où je parle, je n’arrive pas à les sortir ». Une source d’énervement contre lui, accentuée par le stress et la fatigue, ses compagnons de route au quotidien.

En quinze ans, Olivier s’est mobilisé pour trouver un emploi. Il a ainsi travaillé dans la restauration rapide, dans la plomberie, après la validation d’un CAP plombier, dans une collectivité territoriale, chez un distributeur d’électricité. Mais lorsque l’on prend connaissance de son CV, un détail est particulièrement choquant. Ce ne sont à 90 % que des stages non rémunérés, durant lesquels il a pourtant donné satisfaction, mais qui n’ont jamais déclenché de contrat de travail.

Investie également dans l’association, Dominique Reynet, la maman d’Olivier donne quelques explications. « Il n’y a pas de réflexion pour adapter le poste de travail, pas de compréhension des employeurs, qui ne tiennent pas compte de la fatigabilité résultant de l’AVC, et qui sont souvent réticents à embaucher des personnes en situation de handicapMéconnaissance de la pathologie, manque de courage aussi, puisque, poursuit Dominique, les périodes de stage donnent lieu à des excuses qui n’en sont pas, comme si l’on n’osait pas dire les choses ».

La rencontre d’Olivier avec Philippe Meynard, ancien maire de Barsac en Gironde, victime d’un AVC en 2014 et auteur du livre « L’AVC qui m’a sauvé la vie », le détermine à créer une association en Dordogne puisqu’il n’en existe pas.

Sortir des cases

Troisième cause de mortalité en France, l’AVC touche 150 000 personnes par an, dont 55 000 femmes, pour lesquelles il s’agit de la première cause de mortalité. Méconnue, elle ne touche pas que des personnes âgées, et la tendance est à la hausse chez les personnes de moins de 65 ans.

L’association AVC 24 intervient régulièrement au titre de la prévention, afin de sensibiliser les publics. Sa prochaine intervention se déroulera le 7 avril lors de la journée mondiale de la santé au magasin Decathlon à Boulazac. Il s’agit aussi pour son président, de mobiliser autour du handicap invisible. Une personne en situation de handicap n’est pas systématiquement en fauteuil roulant. On compte en France plus de 9 millions de personnes ayant un handicap invisible (source APF France handicap). Il s’agit de troubles sensoriels, psychiques, cognitifs. Incomprises, ignorées, ces personnes doivent faire face à des situations profondément injustes et des remarques désobligeantes, les obligeant souvent à justifier leur handicap.

Changer le regard des chefs d’entreprise pour une meilleure insertion professionnelle.

Une personne victime d’un AVC conserve des séquelles qui ne l’empêchent pas toujours de travailler, à condition qu’une adaptation poste de travail soit réfléchie en amont. « Je ne suis pas un boulet, lance Olivier, j’ai des capacités. Intégrer une personne en situation de handicap dans son entreprise, c’est d’abord un enrichissement du personnel et une expérience humaine. »

Outre les aides de l’État auxquelles les entreprises ont droit, (actions de formation préalable au recrutement, adaptation au poste de travail, immersion professionnelle), d’autres aides cumulatives peuvent être versées par l’Agefiph. Lire article Salon Handi Mod’Emploi, un franc succès.

Les entreprises périgourdines peuvent se faire accompagner par Cap Emploi 24 pour le recrutement ou le maintien en emploi. Le plus important étant que l’on ne propose pas systématiquement des stages à des personnes en situation de handicap, en faisant naître de l’espoir, pour les renvoyer chez elles à la fin du stage sans explication. Cet axe d’insertion professionnelle est tout aussi important pour le président d’AVC24.

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