Épisode 1 : un collectif constitué dans le cadre du festival du Périgord noir.
Comment nourrir son imaginaire loin de l’énergie de la ville ? C’est ce que peuvent se demander les artistes qui n’ont jamais essayé la campagne. Certains le font le temps d’une résidence, considérée parfois comme une parenthèse hors du monde, et presque hors sol. Le festival littéraire conçu par Béatrice Ottersbach offre cette opportunité.
Après trois éditions des Plumes de Léon et autant de résidences d’auteurs, elle porte seule ces événements, guidée par une passion attisée par sa vie professionnelle. « Je fais comme je peux et aussi comme je veux, je me débrouille seule, plus ou moins efficace selon les missions. Personne ne m’a demandé de créer ce festival, je le fais parce que j’en ai envie. » Béatrice veut se passer des contraintes et entend se prouver moins de choses désormais. « Je peux échanger facilement avec mes réseaux dans le monde de l’édition, la littérature fédère. Et j’ai la chance d’habiter un village charmant, qui vit autour de son épicerie, le dernier salon où l’on cause ! »
Une résidence prolongée
Une authentique rencontre s’est faite avec l’auteure accueillie lors du premier confinement, un rien rétive à la campagne et obligée de prolonger sa résidence : elle a fait trois retours enthousiastes sur les lieux pour faire vivre la parution du livre qu’elle y a écrit. Et retrouver Béatrice, au nom des soirées partagées pour tenir à distance la crise sanitaire. C’est cela aussi l’effet magique du Périgord. Béatrice se bat pour obtenir des bourses pour le séjour de ces auteurs. Un seul n’a pas joué le jeu, tout remarquable qu’il est, d’offrir en retour du temps aux scolaires ou habitants voisins.
Béatrice a longtemps travaillé pour des éditeurs allemands, “scannant” pour eux le marché littéraire contemporain pour trouver des auteurs correspondant au profil de ces maisons. Découvrant un salon littéraire à Paris, elle a souhaité tenter l’aventure en Périgord et l’a proposé à la propriétaire du château de Losse. Ainsi furent jetées les bases des Plumes de Léon, devant une cinquantaine de personnes. Une rencontre magique transformée en festival itinérant (La Faye à Auriac, Lascaux, La Madeleine, Saint-Léon-sur-Vézère…) « J’ai trouvé que j’étais accueillie ici avec courtoisie, il y a un réel intérêt et la place pour le faire. Les collectivités et partenaires répondent favorablement dès lors qu’un niveau d’exigence est affirmé dans la programmation. »
Celle qui, jeune, ne s’imaginait pas vivre ailleurs qu’à Paris, puis a vécu à Cologne, s’est particulièrement bien adaptée à la campagne périgourdine, et sur la durée. Et apprécie l’offre culturelle locale. Vinciane Tribot renchérit d’ailleurs sur la qualité des propositions, trop heureuse d’avoir pu admirer les œuvres de Claire Morgan à Monbazillac, dans le cadre de la biennale épHémères 2019 (prochaine édition début juillet).
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