Dans le parc qui jouxte la mairie, un groupe de jazz ajoute quelques notes au paysage artistique que tous sont venus célébrer : l’atelier d’art de Laetitia Weiss a désormais pignon sur rue, d’un bleu Klein du meilleur effet pour attirer l’œil habitué aux vieilles pierres. L’artiste a élu domicile à La Bachellerie il y a une dizaine d’années. Ce local racheté et rénové par la mairie va lui permettre de donner toute la mesure de son talent, exposé et valorisé dans ce qui sera aussi son atelier et lui permettra de recevoir ses élèves dans de meilleures conditions que dans son appartement.
Ancienne Ruche méridionale
L’architecte chargé des travaux a retrouvé les traces de l’épicerie installée de 1905 à l’entre-deux-guerre dans cette bâtisse construite en 1800 : « un maillon de La ruche méridionale, une chaîne de magasins ancêtre de nos supermarchés », résume le maire, Roland Moulinier. De 1930 à 1963, la famille Pomier a ensuite tenu cette épicerie mercerie, devenue une brocante en 1990 avant de rester fermer.
Nouvel atelier d’art
Voisin de la mairie, l’immeuble a été acheté 55 000 euros, avec le projet de créer une échoppe. Le nom de Laetitia Weiss s’est imposé : cette artiste professionnelle, embarquée durant quatre ans dans l’aventure du fac-simile de Lascaux 4 dans les ateliers de Montignac, rêvait d’un lieu lumineux et ouvert au public. « On lui a fait plaisir tout en se faisant plaisir aussi ». Les travaux, d’un montant de 65 000 euros, ont bien sûr bénéficié de son goût sûr pour la décoration, et de l’aide de son « dad », André Weiss, lui aussi artiste, établi dans la Double. Voilà les lieux entre de bonnes mains, le maire hésitant à qualifier Laetitia de « maniaque ou perfectionniste ? »
« Trop contente surtout », résume celle qui remercie la commune pour la confiance accordée et reçoit ce lieu comme un cadeau, avec l’envie de le faire vivre dans un esprit à la fois professionnel et convivial. La jeune femme, qui a obtenu une licence de lettres modernes à Strasbourg, a choisi d’orienter sa vie vers la peinture, à laquelle elle se consacre depuis 2001. Elle a gagné plusieurs concours d’art contemporain.
Une dynamique à l’œuvre
C’est la deuxième boutique à retrouver ainsi vie après la rénovation et l’ouverture de l’Epi’centre, animé par Melissa et Erwann Thevenin qui prodiguent des services tous azimuts : épicerie, bar, snack, tabac, presse, souvenirs… Et Dominique Bousquet élargit à l’ensemble de la Comcom qu’il préside, la chance de compter des artistes installés et des animations, « qu’il faudra mettre en réseau et continuer à accompagner, avec le souci que tous puissent vivre de leur art ». Et Francine Bourra, conseillère départementale en duo avec lui, ajoute qu’elle aimerait avoir aussi un talent comme celui-ci dans sa commune du Lardin… Avis à d’autres artistes en quête de vitrine !
