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Aborder sereinement sa reconversion professionnelle

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EMPLOI. Coachs consultants, Nadège Gomila, cofondatrice du programme Bloomencia et Christophe Rouja directeur de Rhéplik ont vécu tous les deux les différentes étapes d’une reconversion professionnelle et en ont affronté les peurs, les moments de découragement, les doutes, propres à tout grand changement. En phase avec eux-mêmes, ils accompagnent désormais les personnes qui comme eux, veulent changer de trajectoire professionnelle.

Lors du salon de la reconversion professionnelle à Périgueux début avril, ils ont ainsi donné les clés pour une reconversion professionnelle sereine, dont l’un des axes est « d’accompagner l’humain et de constater la progression et l’évolution des personnes au fil du temps, jusqu’à les voir éclore ».

Un accompagnement révélateur de nos forces

S’il n’y a pas de recette magique pour réussir sa reconversion, certaines paramètres sont indispensables : un accompagnement de qualité, un entourage amical et familial positif. Souvent, des problèmes de santé, un épuisement professionnel contraignent à effectuer cette démarche. Il faut alors faire le deuil d’une activité professionnelle pour aller vers une autre, ce qui est source de souffrances, de complications. Certaines clés sont alors essentielles pour prendre la bonne direction et arriver à destination épanoui(e) et en cohérence avec ses valeurs et avec soi-même.

Nadège Gomila et Christophe Rouja prennent en compte deux paramètres importants dans la démarche de reconversion professionnelle. La confiance que l’on a en soi, en nos actes, nos capacités, nos compétences, sans crainte de l’échec ou du regard de l’autre. Le manque de confiance en soi, souvent à l’origine de la peur de dire non, ou de défendre son point de vue, empêche l’individu de s’affirmer et d’agir.

« L’estime de soi » explique Christophe Rouja « a plus à voir avec la valeur que l’on s’accorde, qui va dépendre de l’évaluation que l’on fait de soi, de l’estime que l’on se porte et que l’on pense recevoir des autres ». Souvent fluctuante, elle a ou pas été entretenue par l’amour, la reconnaissance de son entourage familial, amical, ou professionnel. Ainsi, la confiance en soi, couplée à une bonne estime de soi, favorise l’affirmation de soi et l’accomplissement personnel et professionnel, au cœur d’un processus de reconversion professionnelle.

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Accepter et reconnaître ses peurs

Pour autant, « la confiance et l’estime de soi » souligne Nadège « n’empêche pas d’être assailli(e) par des doutes et par la peur. L’homme est depuis toujours programmé pour que son système d’alarme se manifeste en cas de danger. Il est donc important de ne pas l’ignorer.  L’accompagnement va ainsi permettre de prendre ces peurs en considération, et surtout de comprendre ce qu’elles ont à nous dire ».

« La plus courante », explique Nadège « la peur de l’échec, nous questionne sur la justesse de notre choix, sur la crainte de quitter la sécurité d’un CDI par exemple, sur sa propre définition de l’échec, qui renvoie par un effet miroir à celle de la réussite ». La réflexion qui s’ensuit s’attache à aller au cœur du réacteur de cette peur de l’échec qui n’est pas une fatalité, à percevoir qu’elle révèle souvent un comportement perfectionniste, issu de la personnalité ou de l’éducation, qui conduit l’individu à placer la barre très haut.

Il est alors nécessaire « de décorréler l’échec d’une situation de sa propre personne, en comprenant que l’on est pas l’échec, et qu’un projet qui n’aboutit pas ne nous condamne pas à l’échec perpétuel ».

Une autre peur communément appelée le syndrome de l’imposteur consiste à se dire que l’on ne mérite pas le poste que l’on occupe, et à attribuer ses succès à tout le monde sauf à soi. Dans le cadre d’une reconversion professionnelle, cela conduit à anticiper que l’on ne sera sûrement pas à la hauteur des attentes. « Inhibée, n’osant pas s’affirmer » ajoute Nadège « la personne accepte alors des choses qu’elle ne devrait pas accepter ».

D’autres peurs peuvent entraver la personne dans sa progression : celle du regard des autres qui nous aveugle, nous empêchant de voir que les autres projettent souvent leurs propres peurs sur nous, parfois simplement par amour. Enfin la peur financière renvoie à notre représentation de l’argent. À quoi l’associons-nous ? À la liberté, la sécurité, un statut ? Un tableau à deux colonnes, une calculette, permettront de poser des chiffres concrets et de voir ce que l’on est en capacité d’accepter en terme de manque-à-gagner et d’en mesurer la contrepartie : par exemple, je perds un peu d’argent mais je gagne en liberté.

Les petits pas au cœur de l’action

« La solution pour dépasser les appréhensions et notamment ce sentiment d’échec, réside » selon Christophe Rouja « dans l’action, mais en respectant les étapes ». « Face à la montagne de la reconversion professionnelle à franchir » explique-t-il « il est important de respecter la théorie des petits pas et de décomposer l’objectif majeur en plusieurs marches ou objectifs intermédiaires ». En nous faisant sortir de notre zone de confort, l’action nous permet en outre d’acquérir davantage de confiance en soi.

« Il est aussi primordial » déclare Christophe « de prendre du temps pour soi, de faire des choses qui font plaisir, se faire du bien, tout ce qui contribuera à se sentir en phase avec soi ». Il souligne également la nécessité « d’investir sur soi, de faire le point sur la personne que l’on est, sur son parcours, les compétences que l’on a acquises. Le fait de l’écrire les concrétise, renforçant l’estime de soi ». L’accompagnement permet ainsi de découvrir ses talents et de les mettre en avant, une phase essentielle pour concrétiser son projet de reconversion professionnelle.