« Depuis quelques années, on est tous bousculés, dans nos vies personnelles, professionnelles, par des crises écologiques majeures. On s’est dit, avec mon mari Benoît, qu’il est impératif d’agir : quels sont nos leviers d’actions en tant que chefs d’entreprise et experts-comptables ? Notre mission est d’accompagner nos clients. Pourquoi ne pas aider les chefs d’entreprise à évoluer dans un environnement incertain, en s’y préparant un minimum », indique Cécile Bobis-Couderc, associée et expert-comptable de Lempereur & Associés.
Pour cette quadragénaire, il est crucial de prendre le temps de repenser nos modèles économiques pour les aligner avec les limites planétaires. La Convention des entreprises pour le climat propose un parcours de transformation unique pour concilier impératifs économiques et enjeux écologiques. « L’objectif de la CEC, résume-t-elle, est clairement de se préparer le mieux possible à cet environnement incertain. On ne va pas le rendre plus sûr de suite, mais on va apprendre à évoluer, à faire évoluer nos entreprises, nos collaborateurs dans ce moment de basculement, en essayant d’apporter notre propre contribution et d’embarquer le plus possible de personnes. Notre volonté est d’agir concrètement pour une économie régénérative, en lien avec les défis environnementaux et sociétaux actuels. »
Repenser le partage de la valeur
En Nouvelle-Aquitaine, 55 entreprises dont quatre périgourdines sont engagées dans ce parcours débuté en décembre 2024, qui s’articule autour de sessions immersives et collectives. Quatre ont déjà été organisées : elles consistent à comprendre l’urgence, penser un nouveau modèle, entreprendre avec le vivant, et envisager une nouvelle boussole pour créer, mesurer la valeur environnementale, sociale et sociétale, repenser le partage de valeur. « Une des particularités du dispositif, c’est que l’on travaille avec d’autres métiers, d’autres entités juridiquement indépendantes sur un logiciel commun. Nous sommes dans la transversalité, une démarche peu évidente. À terme, comme nous sommes quatre en Dordogne, on pourrait imaginer des projets coopératifs sur le territoire, par exemple avec CFB, qui sont courtiers en gestion du patrimoine, » poursuit Cécile Bobis-Couderc, accompagnée dans la démarche par Nathanaël, expert-comptable stagiaire.
Réduire l’impact carbone
Cécile et Nathanaël ont déjà planché sur les premières étapes, concrètes et faciles à mettre en place : travailler sur une flotte de véhicules moins polluants avec passage à l’électrique, rationaliser les déplacements, mettre en place une flotte de vélos pour les collaborateurs peu éloignés des bureaux (le groupe a six bureaux situés en Corrèze et en Dordogne). Le premier impératif est la réduction de l’empreinte carbone « Sur notre site de Thiviers, on souhaite implanter des ruches », ajoute la dirigeante.
Les idées ne manquent pas, parmi lesquelles l’instauration de panneaux photovoltaïques. Certaines pistes pourraient aboutir dès 2026. La deuxième étape, moins aisée, est de constituer une communauté d’experts engagés en créant un business model. Dans l’esprit des dirigeants de l’Empereur & Associés, il y a la volonté ferme d’embarquer les équipes, sollicitées pour leurs idées, les clients et les partenaires invités dans cette transformation en suscitant l’envie de faire autrement. Car l’objectif est bel et bien de se fixer un cap. « Nous sommes sur une feuille de route à l’horizon 2035. Notre souhait, d’ici dix ans, est d’être en capacité de produire des bilans qui intègrent à la fois les aspects financiers, environnementaux et sociétaux. Avant d’aller essayer de convaincre nos clients, nous avons un devoir d’exemplarité vis-à-vis de nos 50 collaborateurs. »
Claude–Hélène YVARD
