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Prévention suicide. Nous avons tous un rôle à jouer

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SENSIBILISATION. Dans le cadre de la journée nationale de prévention du suicide, le 5 février, le Centre hospitalier de Vauclaire organise depuis le 31 janvier et en février, des actions de sensibilisation sur tout le département. Ces événements sont l’occasion d’aller au contact des Périgourdins pour les informer, notamment du 3114, numéro national de prévention du suicide entré en fonction le 1er octobre 2021.

Chargée des programmes départementaux de prévention du suicide en Dordogne et en Lot-et-Garonne auprès du Centre hospitalier de Vauclaire, Stella Darrouzes tempère la légère progression des tentatives de suicide conduisant à une hospitalisation pour les plus jeunes en soulignant une augmentation notable du recours aux soins.

La santé mentale moins stigmatisée

La crise sanitaire liée au Covid a eu des répercussions préjudiciables sur la santé mentale des Français : majoration de l’inquiétude, du stress, isolement, ennui… Autant de facteurs traduisant souffrances psychiques et troubles psychiatriques, qui ont conduit à la mise en place de dispositifs supplémentaires de prévention et de promotion de la santé mentale.

Un pas vers les jeunes

Ces campagnes (« En parler c’est déjà se soigner  » « J’en parle à » « Ma vie au quotidien »), associées à d’autres outils de prévention sur les territoires, ont permis de médiatiser davantage la santé mentale, et par là même de la rendre moins taboue. Stella Darrouzes relève ainsi avec satisfaction « que les problématiques de santé mentale ont été régulièrement abordées, entendues par les gens, ce qui a conduit à une nette augmentation du recours aux soins, tout particulièrement chez les jeunes ». Un résultat encourageant à entretenir grâce aux actions mises en place dans le cadre de la prévention du suicide.

Des formations ouvertes à tous

Responsable de la mise en place de partenariats avec des structures, qu’elles soient institutionnelles ou associatives, ainsi que d’une équipe de formateurs, Stella Darrouzes organise le maillage des deux types de formations gratuites en Dordogne et Lot-et-Garonne (12 en 2022 en Dordogne).

Le premier niveau de formation “Agir en sentinelle pour la prévention du suicide” a pour objectif de repérer, orienter, protéger et se protéger soi-même. Il s’adresse à toute personne susceptible, par son travail ou sa place dans sa communauté, d’être en contact avec des personnes suicidaires, et dotée de qualités d’écoute, d’empathie et de la volonté de jouer un rôle auprès de ces personnes.

Un accompagnement des professionnels de santé

L’autre niveau de formation concerne l’évaluation  d’une crise suicidaire et s’adresse plus particulièrement aux professionnels de santé, médecin, infirmier, psychiatre, psychologue, pharmacien… S’appuyant sur les mêmes finalités que le premier niveau, il vise en outre à évaluer le potentiel suicidaire avant orientation, et à intervenir lorsque la personne formée a des connaissances spécifiques pour désamorcer une crise et éviter un passage à l’acte.

Un maillage territorial

Les objectifs de ces actions de formation sont de mobiliser les partenaires pour mettre à disposition un professionnel formé, soutenu dans son action pour monter en compétences. Les formateurs ont ensuite une mission d’animation en prévention du suicide sur le territoire, et de sensibilisation dans leur structure professionnelle. Portées par le projet territorial de santé mentale (PTSM), les contrats locaux de santé (CLS) et les conseils locaux de santé mentale (CLSM), ces animations se déroulent dans des communes du département et sont ouvertes à tous.

VigilanS, un dispositif de recontacts

Créé en 2015 dans les Hauts de France pour réduire la mortalité et la morbidité par suicide, le dispositif VigilanS repose sur un système de recontacts et d’alertes, via un réseau de professionnels de santé qui restent en contact avec la personne ayant fait une tentative de suicide. Outre la carte ressource avec les coordonnées des vigilanseurs, la personne bénéficie de recontacts réguliers jusqu’à six mois. Déjà déployé dans dix-sept régions, ce dispositif sera progressivement étendu à tous les territoires.

Mettre des mots sur les maux

Programme national intégré à la stratégie globale de prévention du suicide, Papagéno présente deux objectifs : prévenir la contagion suicidaire localisée, après la survenue d’un suicide dans une école, une entreprise ou un hôpital par exemple, et la contagion de masse, suite à la diffusion de conduites à risque dans les médias ou sur les réseaux sociaux.

Le second axe de ce programme vise à promouvoir l’entraide et le recours aux soins, en utilisant la communication comme un outil de prévention et tout particulièrement dans les médias.

En effet, la couverture médiatique d’un suicide n’est pas neutre ; la façon dont le média va le relater peut en entraîner d’autres, par un phénomène de suggestion sur les personnes vulnérables (Effet Werther). Pour autant, de nombreuses études montrent que les médias peuvent avoir également un potentiel préventif, auquel l’effet Papagéno tente de sensibiliser les professionnels de l’information.