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L’entreprise Julien de Savignac, 40 ans de passion pour le vin (épisode 2)

Toute l'équipe de JDS. ©JDS
ENTREPRISES. Loin de se résumer à sa position de premier marchand de vins de la Dordogne, la Maison Julien de Savignac (JDS) est assurément plus que cela. Depuis 1983, la société créée par Patrick Montfort et reprise par son fils Julien n’a cessé de se développer, d’innover, et de porter haut et fort les couleurs des vins de Bergerac.

JDS, c’est aujourd’hui 40 ans d’existence, 12 boutiques dont une virtuelle, 5 000 références et 35 salariés. C’est aussi et surtout une belle histoire de famille et de professionnels, qui continue de s’écrire passionnément.

Humilité, présence et travail

Chef d’entreprise discret et travailleur acharné, Julien Montfort n’aime pas parler de lui. Il préfère concentrer tous ses efforts sur celle qui est aujourd’hui sa deuxième maison. S’il a exercé toutes les activités de JDS avant d’en prendre la direction, il lui arrive encore régulièrement de prêter main forte en plus de toutes ses nombreuses occupations. Respectueux et toujours admiratif de l’entreprise créée par son père, Julien s’est montré soucieux de la maintenir et de la développer, en restant fidèle aux valeurs ayant présidé à sa création ; expertise, passion, service et engagement pour les vignobles de notre terroir. Une pression quotidienne assumée et une conscience réaffirmée de ne jamais oublier d’où l’on vient.

L’art de l’assemblage, pour une structure complexe et équilibrée

Appliquant la même technique que pour ses vins de marque, la maison JDS agrège différents métiers. Historiquement marchand de vin, elle sélectionne des vins et spiritueux auprès de vignerons et de sociétés de distribution, pour sa clientèle de professionnels du secteur CHR (Café, hôtel, restaurant) et de particuliers. Forte de 5 000 références en vins et spiritueux, elle jouit d’une forte ouverture de marché et d’expertise. Négociant bouteilles, JDS est également le distributeur exclusif des vins de Bergerac sur le territoire national et régional.

Pour ses vins de marque en bouteilles, la vente en vrac ou les mises en bag in box (BIB), l’entreprise achète les raisins auprès de viticulteurs adhérents à une charte qualitative, pour les élever en fût de chêne, afin de les intégrer à des assemblages finaux. Propriétaire récoltant, JDS possède le clos l’ENVÈGE à Monbazillac, dont il confie la production à Amélie Montfort, sœur de Julien, et Cédric Bougues-Cayre, son beau-frère, eux-mêmes propriétaires du château BRIAND à Ribagnac.

Les vins JDS, dont la première cuvée remonte à 1997, sont des vins de marque sélectionnés sur différents terroirs de Bergerac. « Nous allons chercher les meilleurs terroirs de chaque zone, explique Julien Montfort, et nous avons également des partenariats avec d’autres vignerons. Nous faisons la sélection à la propriété, pour mettre en bouteille sous notre propre marque ». Une activité de production qui sait s’adapter à l’évolution des styles de vin en partant des attentes des clients, qu’ils soient professionnels ou particuliers.

« C’est un vrai plus de pouvoir travailler dans nos boutiques où nous avons des contacts avec le consommateur final ou avec les professionnels qui vont proposer à leurs clients, poursuit le chef d’entreprise. Nous avons ainsi produit il y a quelques années l’Inattendu, un vin rosé de Bergerac, à partir de questionnements, d’informations de clients, qui privilégiaient un style de vin plus sec et très clair. Avec Cédric notre œnologue, nous sommes allés sur un domaine partenaire pour produire ce type de vin ».

Une vraie démarche qualitative s’appuyant sur les attentes des consommateurs et non sur des prospectives de marketing.

Notre réussite, c’est l’équipe que nous avons

Ce qui prime pour le chef d’entreprise c’est la qualité du conseil et du service, la vraie marque de fabrique de JDS. « Notre métier, insiste Julien Montfort, c’est conseiller, sélectionner le produit, et le proposer à nos clients afin qu’ils n’aient pas à le faire ».

Une expertise nécessitant une culture approfondie du vin, et une exigence au niveau des équipes, dont il se montre très fier. « Nous avons toujours eu des personnes très compétentes, avec des pièces maîtresses, souligne le dirigeant ; cette équipe qui travaille avec nous, c’est la famille. Nous ne ferions pas ce que nous faisons sans eux ».

Une équipe solide, avec un fort sentiment d’appartenance, que peuvent parfois lui envier certains chefs d’entreprises confrontés au turnover, et un service qualitatif avec des amplitudes d’ouverture et d’horaire larges.

JDS, c’est aussi la formation avec Viniscalies

Créée en 2009 par Caline Montfort l’épouse de Julien, Viniscalies est une filiale certifiée du Wine & Spirit Education Trust (WSET), le plus grand organisme de formation au monde dans le domaine des vins, spiritueux et du saké. Responsable des achats chez JDS et formatrice, Caline est diplômée du dernier échelon du WSET en Angleterre et du Master de l’Organisation internationale du vin. Elle dispense des formations du WSET auprès de particuliers amateurs de vin, et de professionnels, afin d’aider ces derniers à faire monter leurs équipes en compétences.

Partant du constat que l’on consomme moins de vin, et cela dans le monde entier, mais que l’on consomme mieux, Julien Montfort considère comme capitale cette notion d’accompagnement et de formation, car étroitement liée au métier de marchand. Cette formation, de différents niveaux, permet d’acquérir une vision globale de l’ensemble des vins, dans une approche généraliste et n’est que la première étape.

« Nous sommes en train, indique le dirigeant, de développer notre formation propre, pour cibler davantage les terroirs français, et plus particulièrement ceux du Sud-Ouest ». Un projet qui devrait voir le jour d’ici fin 2025. En attendant, des sessions régulières du WSET sont organisées ; la prochaine concernant le niveau 2 – Vins, se déroulera les 4,5, et 6 mars 2024.

Un développement contenu

Confessant des souhaits de projets d’ouvertures d’autres boutiques dans le grand Sud-Ouest, Julien Montfort reste davantage à l’écoute d’opportunités qu’en recherche active et pourrait orienter le développement de magasins sur des capitales régionales. Pourquoi pas Bordeaux ? Un projet inenvisageable il y a quinze ans, mais qui pourrait aujourd’hui être d’actualité grâce notamment à l’ouverture du marché du vin. Un développement qui suppose d’anticiper en amont l’évolution de l’organisation du siège au Bugue, générée par la création ou la reprise de deux boutiques supplémentaires, en prévoyant des extensions.