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Emplois de service et de proximité en quête de candidats

Marie-Claude Kergoat, vice-présidente du Grand Périgueux chargée des personnes âgées et de la santé et Nathalie Lallier, directrice du CIAS, avec Fabrice et Christine, deux des "témoins" propulsés sur les réseaux © SBT
"CARE". C'est l'un des nombreux métiers en tension : la crise Covid a montré combien celles et ceux qui prennent soin des autres, au-delà de leur utilité sociale, comptent humainement pour les personnes fragiles qui les attendent chaque jour. Le CIAS du Grand Périgueux lance une campagne pour recruter rapidement une vingtaine d'aides à la personne, surtout en milieu rural. Après une récente revalorisation matérielle, c'est l'image de cette réalité professionnelle qu'il faut reconsidérer.

C’est un métier qui demande au moins autant de savoir-être que de savoir faire, des qualités humaines d’attention et de patience aussi importantes que les gestes techniques attendus. D’abord, donc, aide à domicile est bien un métier, un métier de relation et de services, pas un emploi par défaut… loin des clichés de « femme de ménage » ou de « bonne à tout faire » qui ont la vie dure. Fabrice, l’un des dix hommes du service, est d’ailleurs là pour en témoigner ; entré en 2009, il valide actuellement son diplôme d’accompagnant social. Avec Magali, qui s’est reconvertie après un parcours commercial, et Christine, qui part à la retraite après 18 ans d’aide à la vie sociale et d’accompagnement des nouveaux entrés, cet ensemble de trois portraits circule en web série pour renforcer l’attractivité et inciter à rejoindre l’équipe du CIAS du Grand Périgueux.

Reconnaissance de ces métiers

En effet, le Centre intercommunal d’action sociale, né en 2017 du regroupement de cinq structures, n’a pas assez des 170 aides à domicile pour venir à bout des demandes croissantes de la population, dans un contexte de maintien à domicile favorisé, qu’il s’agisse d’avancée en âge plus autonome, de retour chez soi après des soins ambulatoires, d’immobilisation provisoire ou de handicap définitif (près de 45 % des habitants ont + de 65 ans et 37 % des 75 ans et + vivent seuls). 950 personnes bénéficient déjà des services du CIAS sur ce territoire de 43 communes autour de Périgueux, qu’il s’agisse d’aide humaine au quotidien ou d’activités d’animation de vie sociale. La structure assure un fonctionnement 7/7 jours, avec des équipes de matin et de soirée. Depuis la crise sanitaire, le service de portage de repas livre plus de 36 000 repas par an. Mais dans les zones rurales, autour de Vergt et de Paunat, en cette période de congés estivaux, il devient difficile de faire face aux demandes. Il est pourtant question de gestes essentiels : aide à la toilette, aux courses, à la préparation des repas.

Des recrutements et des salaires

16 postes sont à pourvoir immédiatement, 50 à créer d’ici 2030  : des personnes qualifiées (diplômées ou avec une expérience significative) pour une intégration directe (dans ce cas, le salaire atteint 1600 euros net pour un contrat de base de 27 h par semaine), mais aussi des personnes en reconversion ou en apprentissage sur 15 mois, en formation interne aux côtés d’une quinzaine de tuteurs capables de les accompagner. Le Grand Périgueux et le Département soutiennent cette rémunération avec le Ségur qui s’est élargi à l’aide à domicile. Sans diplôme, le salaire se situe plutôt autour de 1450 euros pour ce temps partiel, qu’il est bien sûr possible de porter à un temps plein, la contrainte étant de travailler deux week-end par mois.

Un environnement plus favorable

Le Grand Périgueux et le Département soutiennent cette rémunération avec le Ségur qui s’est élargi à l’aide à domicile. 161 véhicules de service financés par le Département seront déployés d’ici la fin de l’année. Des primes mensuelles et annuelles, un supplément familial pour les enfants à charge, une prévoyance pour maintien de salaire, des avantages pour les familles et les loisirs (Centre départemental d’action sociale) et des titres-restaurant complètent l’offre, pour un salaire d’entrée supérieur de 22 % au SMIC du 1er août.

Nathalie Lallier, directrice du CIAS, met en avant « des qualités d’écoute et d’échanges, d’attention pour s’adapter aux troubles de la personne : c’est un métier de proximité et de discrétion, on entre vraiment dans l’intimité des familles ». Au-delà d’une promotion de ces métiers régulièrement faite auprès de la mission locale, Cap emploi, Pôle emploi, les MFR, la Maison de l’emploi, la structure va au contact direct de futurs professionnels, notamment des personnes en reconversion, pour se présenter sur les réseaux.