Accueil BIEN dans ma Tech Bientôt un drôle d’oiseau en survol du Périgord

Bientôt un drôle d’oiseau en survol du Périgord

Dispositif de géophysique héliportée © BRGM
RESSOURCES EN EAU. Un dispositif de géophysique héliportée va survoler quatre département du nord Aquitaine, dont la Dordogne, à partir du 6 septembre. Les équipes de recherche prennent de la hauteur pour étudier les ressources en eau en profondeur... Les nouvelles techniques développées ces dix dernières années et l’usage de l’hélicoptère ont amélioré la qualité des données obtenues.

Pour éviter de futurs conflits d’usage et mieux gérer la ressource en eau, un vaste programme de recherche commence par une très visible campagne de géophysique héliportée. Eaux-SCARS — c’est le nom de ce projet pour mieux connaître les réservoirs d’eau souterraine au nord-est du Bassin aquitain et, donc, mieux gérer l’exploitation de ces nappes —, est porté par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), les conseils départementaux de Dordogne, du Lot-et-Garonne, du Lot et de la Charente, avec la Région via le Fonds européen de développement régional (Feder) et l’agence de l’eau Adour-Garonne.

Le projet va débuter par une campagne de géophysique héliportée dans les quatre départements concernés, pour une acquisition aéroportée de données géophysiques. À partir de ce lundi 6 septembre, pour environ deux semaines, un hélicoptère affrété par le prestataire danois SkyTEM survolera le nord-est du Bassin aquitain. Il couvrira une bande en arc de cercle de 40 km de large et presque 200 km de long, partant du sud d’Angoulême (Charente) au nord, centrée ensuite sur les secteurs de Périgueux puis Sarlat, jusqu’à Agen (Lot-et-Garonne) au sud.

Grâce à une antenne de 20 mètres de diamètre destinée à sonder indirectement le sous-sol, ce survol permettra de « repérer les contrastes de résistivité électrique dans les roches ». Les données obtenues aideront les géophysiciens à déterminer les contours des couches géologiques et à mieux délimiter les nappes souterraines, jusqu’à près de 400 mètres de profondeur.

Ressource en eau : étudier pour mieux agir

Les scientifiques du BRGM sont engagés depuis ce printemps dans des campagnes de mesures et analyses des eaux souterraines. Ils installeront bientôt des instrumentations dans des cours d’eau, des sources et des forages, pour étudier les évolutions des débits et de la chimie des eaux souterraines, au fil de plusieurs années. Parallèlement, les acteurs de l’eau se concertent pour élaborer une représentation partagée de leurs besoins actuels et futurs. Un forage profond est d’ores et déjà prévu en Dordogne à partir de l’an prochain pour extraire des carottes des couches géologiques et réaliser des tests destinés à mieux comprendre les relations entre les différentes nappes superposées.

Ce programme de recherche hydrogéologique est prévu pour durer six ans sur ces quatre départements où l’eau souterraine représente plus de la moitié de la consommation totale d’eau par les populations, les agriculteurs et les industriels, tout en contribuant massivement au soutien des cours d’eau. Cette ressource faiblit dans certains secteurs ou à certaines périodes, situation pouvant s’aggraver dans un contexte de changement climatique.

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