Accueil BIEN aimé Avec Miske Alhaouthou, embarquez vos enfants pour un voyage culinaire

Avec Miske Alhaouthou, embarquez vos enfants pour un voyage culinaire

©Akiko Ida
ART CULINAIRE. CONVIVIALITÉ. Initiée dès son plus jeune âge aux saveurs et parfums de la cuisine comorienne de sa maman, Miske Alhaouthou, artiste culinaire, casse les codes de la diversification alimentaire et encourage les parents à tester de bonne heure les papilles de leur bébé, en leur proposant des repas colorés, et épicés. Un seul mot d’ordre : le goût. Présente au Festival du Livre Gourmand de Périgueux, elle animera notamment deux ateliers proposés aux parents et à leurs enfants.

Toutes les recettes présentées dans son livre « Comment pimper la diversification de mon bébé – recettes pour bébé et toute la famille » ont été dégustées et validées par sa fille Camila, âgée de six ans et demi, dont le palais est tout particulièrement aiguisé.

Métissage culinaire

Squattant très tôt la cuisine maternelle, Miske en a savouré tous les parfums : vanille, cannelle, muscade, girofle, cardamone (notamment dans des crêpes inoubliables). Un éveil gustatif précoce et enivrant. Entrecroisant toutes ces odeurs qui s’échappent aussi des cuisines des mamans de ses copines, elle s’ouvre au monde, nourrie d’une volonté de partage, qu’elle concrétise tout particulièrement lors de ses études, où elle concocte des repas pour ses copains.

Elle poursuit sa quête des saveurs au cours de ses nombreux voyages, s’intéressant à la cuisine traditionnelle de chaque pays où elle séjourne. Une façon pour elle de « s’intégrer inconsciemment » et de métisser ses connaissances et compétences culinaires.

Manageuse d’artistes durant quelques années, Miske constate avec tristesse lors des tournées, la malbouffe proposée aux artistes. Elle commence alors à cuisiner pour eux, et leur propose de « voyager dans l’assiette », à travers des recettes d’inspiration française, comorienne, indienne, espagnole…. « Des plats familiaux favorisant la convivialité qui réchauffent et font du bien ».

Une histoire de femmes et de transmission

Comme Miske l’explique, « elle n’a pas fait l’école de cuisine mais l’école de la vie ». Confrontée à une polyarthrite rhumatoïde qui la prive progressivement de l’usage de son poignet, elle suit durant six mois un traitement qu’elle finit par abandonner, convaincue que sa passion pour la cuisine peut l’aider. Dès lors, elle s’intéresse de plus près à son alimentation et décide d’écouter ses envies. Ça tombe bien, elle est enceinte de sa fille et va la faire voyager dans le monde des saveurs.

Elle s’interroge : comment faisaient nos mères, nos grands-mères, à une époque où l’on ne parlait pas de diversification alimentaire ? Une seule réponse : « l’intention que l’on met dans les plats qu’on propose » et la volonté d’initier sa fille et de lui transmettre un héritage culinaire comme elle l’a reçu de sa propre mère.

Tout comme elle, Camila investit très tôt la cuisine et partage avec sa maman « des moments incroyables » goûtant des recettes à base d’igname, de banane plantain, des couscous, des tajines, toutes sortes de riz… La petite fille est ainsi devenue exigeante ; elle sait ce dont elle a besoin, connait les différents types d’aliments, leurs propriétés et leur saisonnalité. À la maternelle, elle n’a pas hésité à refuser de manger des tomates en janvier, en expliquant que ce n’était pas la saison. La vraie fille de sa mère !

Militante avant tout

À travers son livre préfacé par une pédiatre recommandant de suivre ses recettes, Miske veut montrer aux parents que « la cuisine est universelle et que c’est grâce à elle que l’on peut ouvrir l’esprit de nos enfants et lutter notamment contre le racisme ». Une façon de transmettre les valeurs de sa maman, de ses grands-mères et de toutes ces femmes avant elle, car « ce sont elles les vrais cheffes ». Les recettes modernisées d’aujourd’hui sont ancrées dans des savoirs ancestraux, transmis par chaque maillon de cette lignée de femmes.

C’est également pour l’autrice une manière de militer pour le recours aux produits locaux, aux circuits courts, au nom de la santé de nos enfants, pour qu’ils comprennent l’importance de la saisonnalité. Enfin, c’est une façon pour Miske de décomplexer les parents et de leur montrer qu’il n’y a rien de mieux qu’un repas composé de produits frais, partagé par tous les membres de la famille.

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