Accueil BIEN ensemble Appel à la vigilance sur les zones de chantiers

Appel à la vigilance sur les zones de chantiers

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SÉCURITÉ. De nouvelles silhouettes vont apparaître d'ici une dizaine de jours sur les 4 989 kilomètres de réseau routier entretenus par le Département, à l'occasion d'interventions et de chantiers. Ces modules sont destinés à sécuriser le travail des agents en appelant l'attention de tous. Un dispositif innovant, expérimenté aussi dans le Lot.

Ces drôles de silhouettes vont bientôt apparaître sur les routes de Dordogne, compagnons et garde du corps des équipes d’intervention départementales. Leur forme et leur couleur, avec bandes réfléchissantes, sont étudiées pour freiner les ardeurs des automobilistes qui passent trop près, et trop vite, des zones de travaux, voire menacent avec forces gestes et invectives en prime les agents au travail. Pour venir en renfort du matériel standard et normé (triflash, feux clignotants et panneaux verticaux) déjà utilisés, la signalisation imaginée par I.D.O. va embarquer avec les équipes sur des opérations d’élagage, de fauchage ou de curage de fossés.

Milieux accidentogènes

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Ce nouveau dispositif de signalisation a été mis au point et breveté il y a trois ans par l’entreprise I.D.O., créée à Souillac l’an passé par Olivier Doucet, touché dans un cercle proche par la violence routière. Le Lot et la Dordogne sont les premiers départements à se munir de cette innovation bien visible et dissuasive pour repousser « les comportements inappropriés sur les zones de chantiers » comme l’indique Jean-Michel Magne, vice-président du Département chargé des routes et des mobilités. Le direction des routes, qui emploie 535 personnes, se fait régulièrement peur quand remontent du terrain les récits d’incivilité qui mettent en danger les équipes, certains membres devant porter plainte suite à des incidents ou accidents (un camion plateau percuté par l’arrière, par exemple). Les axes les plus sensibles sont la D939 entre Angoulême et Périgueux, et la 6089 entre Périgueux et Terrasson.

Ce dispositif de prévention, bien accueilli par les services concernés, a aussi pour vocation à être positionné sur des zones accidentogènes ou sensibles, sorties d’école, abords de manifestations. Il peut également matérialiser l’accès à un hôpital ou l’implantation d’un défibrilateur. I.D.O. souhaite le déployer d’abord en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine, et engage des démarches auprès des sociétés autoroutières. Ces jouets géants, qui devraient arrêter le regard des enfants — prescripteurs auprès des parents, et pourquoi pas sur le terrain de la sécurité — dépassent le stade du gadget et peuvent sauver des vies.

Gardes du corps

Le Conseil départemental a fait l’acquisition de six dispositifs et envisage d’équiper ses huit unités d’aménagement, après évaluation : un retour d’expérience sera partagé avec I.D.O pour vérifier les changements de comportements et faire évoluer le procédé si besoin, au-delà des tests déjà effectués.

Les silhouettes d’1,90 m de haut sont visibles à 250 m, elles sont modulables et peuvent s’assembler pour un barriérage. Elles existent aussi en blanc et en rouge, mais le Département a choisi de miser sur le orange, pour évoquer les travaux, et le bleu cher aux forces de l’ordre. Faciles à manœuvrer et à démonter, elles pèsent 27 kg et sont lestées par un socle. Les coudes sont percés pour insérer des panneaux ou éclairages led. Fabriqué en Moselle, ce rotomoulage polyéthylène haute densité est commercialisé autour de 2000 euros.