Dans le doux fracas des marteaux contre les poutres anciennes, tandis que des rires éclatent après la première couche de peinture, quelque chose de presque magique se joue : un vieux mur s’éveille, une maison reprend son souffle, et les Français en bras, en cœur, en courage entrent dans la danse de la rénovation.
À la télévision, sur les réseaux sociaux, le phénomène se décline en images éclatantes : d’abord un espace laissé à l’abandon, puis le bruit des outils, et surtout le “avant/après” qui claque comme un poème visuel. L’émission Ma rénovation est la plus belle de France, lancée sur M6, en est l’illustration parfaite : elle capte l’attention avec plus de 25 % de parts de marché sur les cibles-clés. La caméra s’attarde sur le geste, sur la main qui pose le carrelage, le parquet, sur la poussière qui vole en volutes : et nous, spectateurs, nous nous laissons happer par cette métamorphose. Il y a quelque chose d’intime dans ce retour à la matière.
La rénovation selon Véronique

Du Pas-de-Calais à la Haute-Savoie, jusqu’aux paysages ensoleillés du Var, Véronique Perry, Ludovic son époux et leurs trois enfants Arthur, Édouard et Grégoire, ont semé dans les pierres la trace discrète mais profonde de leur passage. Une famille de globe-trotteurs de l’ancien bâti, voyageant non pas à travers les continents mais au cœur de la France, là où les murs portent encore la mémoire des gens et des saisons.
Partout où ils s’installent, ils pansent les maisons blessées, recousent les fissures, réveillent les charpentes assoupies. Ils redonnent aux demeures fatiguées une silhouette neuve, sans jamais trahir l’âme du lieu. Chaque chantier est une ascension, une œuvre titanesque où l’esthétique rencontre le respect du patrimoine, où l’on réinvente sans effacer.
Chez Véronique, la rénovation et la décoration coulent presque comme un héritage dans les veines. Enfant déjà, elle déplaçait les meubles de sa chambre comme d’autres jouent à construire des mondes imaginaires. Il faut dire que ses parents, sensibles à la beauté, avaient le soin délicat de mettre leur maison en valeur, entourés de beaux éléments et de jolies antiquités. Une graine esthétique plantée tôt, et qui n’a jamais cessé de pousser.
Avec son mari, elle coule le béton, peint, démonte, remonte, ajuste. Ni l’un ni l’autre n’a de formation dans le BTP, seulement une passion tenace, du courage — oui il en faut ! —et beaucoup de tutos glanés sur le web. L’électricité, la plomberie, le carrelage : tout passe entre leurs mains, désormais devenues expertes par la force de la curiosité et de l’obstination.

Ensemble, ils ressuscitent les maisons comme on ouvre un livre ancien, avec respect, patience et émerveillement. Une famille qui bâtit sa route en bâtissant des lieux. Une aventure de pierre, de gestes.
Le Bergeracois comme nouveau chapitre
En 1996, le couple se marie. Pour leur lune de miel, ils choisissent le Périgord, sans imaginer que cette parenthèse idyllique laisserait une empreinte durable dans leur histoire. Un premier coup de cœur, lové dans un repli du temps, qu’ils mettront des années à retrouver. Lorsque le petit dernier décroche son bac, l’idée d’un nouveau départ s’impose doucement. Quitter le Sud-Est, peut-être. Se réinventer ailleurs. Alors ils repartent, l’esprit ouvert, en Charente-Maritime, à Saumur, puis à nouveau en Dordogne. De gîte en gîte, ils se laissent happer par la douceur du département, par l’accueil simple et généreux de ses habitants, par cette impression intime inexplicable mais ferme que quelque chose en eux trouve ici son accord.

Un matin d’hiver, dans le dernier gîte de leur périple, Véronique ouvre les volets. Le froid s’engouffre mais, devant elle, la campagne se déploie comme une carte postale : un paysage si paisible qu’il semble respirer. Ce lieu est inspirant. À la fin du séjour, Véronique et Ludovic évoquent leur rêve d’acquérir un endroit semblable. Ils le confient au propriétaire, comme on confie un désir un peu fou, et le destin, fidèle compagnon de route, se charge du reste : le propriétaire leur propose sa maison. Sans le savoir, ils venaient de mettre le pied dans une nouvelle vie, celle où les coups de cœur deviennent des ancrages, et où l’on reconnaît enfin la terre qui vous attendait.
Un gîte pour 2026
L’été 2024, ils débarquent dans le Bergeracois, un chien en avant-garde, les deux labradors restant encore dans le Sud-Est, la propriété n’est pas clôturée. Ils ont acheté sans faire d’état des lieux : une folie douce, presque un acte de foi. Et, très vite, ils comprennent l’ampleur du travail. Le jardin à apprivoiser. La demeure principale deviendra un gîte. Le gite, leur cocon. À ce jour, ils restaurent, poncent, réparent, imaginent. Ils visent une ouverture en juin 2026, avec l’ambition d’obtenir plusieurs épis Gîtes de France. Mais le destin, encore une fois, leur prépare une surprise. Une belle, une inattendue, une de celles qui bouleversent un projet… pour mieux le magnifier.

Il y a quelques mois, Véronique rencontre enfin une connaissance qu’elle suit depuis longtemps sur Instagram. Elles partagent la même passion : les belles maisons, les antiquités, les histoires qui dorment dans les objets. Elle vit à Coutras. Alors un matin, elles décident de partir chiner ensemble jusqu’à Vélines, à La Charrette Bleue. Là, au détour d’une allée, Véronique craque pour un salon de jardin. Le propriétaire est présent. Il lui propose spontanément de le livrer : lui aussi vit dans le Périgord Pourpre. Marché conclu. Lors de la livraison, ils discutent.
Les chemins du destin mènent aussi à Eymet

Véronique lui montre la propriété qu’elle restaure, mais aussi l’espace où elle stocke la marchandise pour sa boutique en ligne Déco Nord-Sud. Il observe, écoute, comprend l’énergie créative qui l’anime. Et soudain, il lui propose de reprendre son fonds de commerce : il possède un local à Eymet, rue du Temple. Véronique dit oui instinctivement, comme si le destin, encore une fois, traçait la route avant elle. Alors tout s’enchaîne avec la rapidité d’une évidence. Repeindre les murs, commander le stock, gérer les démarches administratives. En trois semaines, la boutique ouvre.

Véronique ne réalise pas vraiment, pourtant, c’est bien là, au cœur de cette bastide prisée des Anglais, que la vie lui offre un nouveau chapitre. Dans sa boutique Deco Nord-Sud, à Eymet, on parle plus volontiers la langue de Shakespeare que l’occitan. Le lieu ressemble à une maison : chaleureuse, lumineuse, habitée. On y trouve mille merveilles, de quoi remplir la hotte du Père Noël, et de quoi inspirer ceux qui cherchent à rendre leur intérieur plus doux, plus vrai. Un rêve devenu adresse, une passion devenue porte ouverte, une histoire qui, une fois encore, s’est écrite toute seule mais jamais par hasard.
Et ce n’est pas fini. Les journalistes de Grand Reportage, sur TF1, filment le parcours de ce couple exceptionnel. La diffusion est annoncée pour septembre 2026.
À l’approche de Noël, l’histoire de Véronique Perry ne se limite pas à une boutique ou à un chantier achevé : c’est le récit d’une femme, aux côtés de son époux, qui, en faisant vibrer les pierres, ranime aussi les rêves endormis des autres. Dans la lumière tendre de la bastide, on devine que le plus beau chapitre reste encore à s’écrire, comme un secret murmuré à l’oreille du temps.









