Dans sa ferme maraîchère en Périgord blanc, à Ajat, Jean-François Lyphout a été depuis 25 ans l’un des défenseurs acharnés de l’utilisation des extraits de plantes, notamment avec le purin d’ortie. Avec l’association Aspro-pnpp, association pour la promotion des préparations naturelles peu préoccupantes, il a mené le combat pour une alternative aux pesticides et face aux lobbies de la chimie voulant faire passer les purins pour des produits soumis à autorisation. Son discours a été relayé au plan national.
Depuis, sa production de purins qui fortifient les plantes, Fortiech, est devenue une petite entreprise bien implantée économiquement. Avec son équipe, il y travaille des plantes fraîches avec un procédé élaboré au cours des années. Il vend ses extraits à de nombreux professionnels et à des collectivités, et bien sûr à tous ceux qui pratiquent l’agriculture biologique. Il forme aussi des jardiniers. Outre l’ortie, Fortiech a des produits à base de consoude, de fougère, de prêle, d’écorce de saule, de piment, d’ail… Ils renforcent les plantes face aux attaques de parasites.
Les savoirs paysans
Il a souvent animé sa ferme, mais cette année, pour le week-end de l’Ascension, il a vu grand avec sa première fête de l’ortie où beaucoup de gens concernés pourront se croiser et échanger, avec de nombreux exposants prévus. Tout se déroule sur la ferme aux Gounissoux (2465 route des Moulins, sur la commune d’Ajat). Le vendredi débutera avec des concerts et une soirée auberge espagnole.
Samedi matin, à 10 heures, ce sera l’assemblée générale de l’Aspro-pnpp avec toute l’actualité de la défense de l’utilisation de ces produits naturels et l’après-midi, à 15 heures, une table ronde sur la préservation des pratiques et des savoirs paysans.
Tout le samedi après-midi, à partir de 14 heures, de nombreuses associations écologiques auront leur stand comme la Sepanso, A.R.B.R.E.S, le coin des scieurs, les Amis de la terre, la Maison des paysans et bien d’autres encore. Il y aura des livres avec les Éditions du Ruisseau, Terre vivante, Terran Magazine, ainsi que de nombreux plasticiens et créateurs de bijoux, de poterie ou de macramés. Au programme aussi, des sorties découvertes de plantes, des animations pour enfants, un four à pain, des stands sur l’énergie…
• Entrée libre et gratuite.
Pour fabriquer soi-même son purin d’ortie
Purin d’ortie et extraits végétaux, aux Éditions Ulmer, est devenu un ouvrage de référence. Jean-François Lyphout y détaille la fabrication artisanale que peut réaliser tout jardinier. Voici les grandes lignes de ses conseils pour l’ortie. La plante doit être cueillie ni trop frêle ni trop dure ou en graine, avec assez de principe actif dans ses feuilles. Elle doit être hachée facilement très fin (au couteau, ciseau, broyeur ou tondeuse). Utiliser de l’eau de pluie ou de source à minimum 15 degrés, à raison d’un kilo de plante pour 10 litres d’eau.
Le mélange doit être placé dans un seau ou un fût en plastique, durant 7 à 8 jours, dans un lieu tempéré. Il faut remuer une fois par jour. Quand des bulles apparaissent en surface (et que l’odeur devient forte), le purin est prêt. Il reste à filtrer avec une toile de drap épaisse. L’opération peut être longue et il faut rincer plusieurs fois le tissu qui colmate. Le purin se conserve dans un bidon bien plein, fermé hermétiquement, durant un an.
On l’utilise délayé à 5 % dans de l’eau de pluie à la plantation et toutes les deux semaines. Il se mélange aussi avec d’autres purins. À retrouver dans le livre de Jean-François Lyphout (7,90 euros).
