Accueil BIEN être Un tiers-lieu convivial à Coly-Saint-Amand

Un tiers-lieu convivial à Coly-Saint-Amand

La cheffe Anita Pentecôte aux fourneaux © D.R.
TIERS LIEU. La Rapiette à trois têtes, un café associatif, a ouvert ses portes l’an dernier à Coly-Saint-Amand, en Périgord noir. Depuis cet été, l’établissement propose également une offre de restauration.

Qu’il est joli, ce petit village de Coly-Saint-Amand, à l’écart de l’agitation frénétique estivale des vallées de la Dordogne et de la Vézère. Couvé par son abbaye monumentale du XIe siècle, le bourg aux toits de lauze, cette pierre calcaire typique de la région, vit paisiblement. Et, comme dans beaucoup de villages ruraux, les commerces, à Saint-Amand, ont tendance à disparaître ou à n’ouvrir que l’été.

Une cuisine 100 % locale

© La Rapiette à 3 têtes

C’est pour ça qu’est née, il y a un peu plus d’un an, la Rapiette à trois têtes, du nom de ce petit lézard inoffensif que l’on trouve sur les murs, l’été, en plein soleil. La Rapiette, c’est un café associatif, tenu par des bénévoles du village, en fonction de leurs disponibilités, entre travail et vie de famille. Mais, depuis la mi-juin, l’établissement propose également un service restauration. C’est Anita Pentecôte qui en est responsable. « Je loue le lieu, explique-t-elle. Et je propose chaque jour des formules différentes. » Ayant beaucoup voyagé, elle s’inspire de ses découvertes culinaires pour surprendre ses hôtes. « Par exemple, demain, ce sera géorgien, ce soir, tapas à l’espagnole », énumère la cheffe.

Cuisine artistique

Pour ce qui est de l’approvisionnement, c’est uniquement du local. « Par exemple, mes légumes bio viennent des paniers de Valojoulx, poursuit Anita. Pour le sec, je travaille avec l’association la Fourche. » Et son but est de cuisiner de façon à avoir « zéro déchet ». Par exemple, les pelures d’oignons, elle en fait des tartes. Et la viande, c’est une fois par semaine, maximum. Venue du milieu artistique, elle trouve beaucoup de points communs entre l’art et la cuisine. « Comme dans l’art, il y a un pôle de recherche créative en cuisine, souligne Anita. Que ce soit autour des saveurs ou des odeurs. » Ayant passé un CAP cuisine, elle a investi dans un food-truck afin de faire les festivals « mais aussi les pôles cirques ou du traiteur événementiel », détaille-t-elle.

Plein d’idées à développer

© La Rapiette à 3 têtes

Elle réfléchit actuellement à créer des cours de cuisine artistiques. « L’idée serait de faire un cours autour de la cuisine, mais également de tout ce qui est bruit et odeur, livre la cuisinière. Je peux me déplacer, j’ai tout ce qu’il faut. Je pense que ça pourrait être une bonne idée. » Dans la même veine, elle réfléchit à faire une résidence d’écriture autour de la cuisine. « J’ai tout pour le faire mais je n’ai pas encore eu le temps d’y travailler », avoue Anita. Elle le reconnaît, si elle aime son métier, elle a abandonné l’art un peu à contrecœur. « Les projets artistiques, c’est stimulant, mais ça ne paie pas », pose-t-elle.

D’où cette volonté de mêler art et cuisine. Reste à trouver la bonne recette. « Les idées ne manquent pas, assure Anita. J’aurais juste besoin de quelqu’un pour m’aider, sur la partie marketing. » Par exemple, du Sri-Lanka, elle a ramené des contes et de épices et pense à proposer des cours de cuisine contés. En attendant, elle sera tous les jours à la Rapiette, jusqu’à la mi-septembre. Et son grand cœur la relie toujours à LaMaison24 pour laquelle elle cuisine bénévolement au profit des bénéficiaires de l’association.

Cet été à La Rapiette (par s.b.t.)

© La Rapiette à 3 têtes

La Rapiette concentre en un lieu un maximum d’énergies et d’animations, avec ces temps forts cet été. En juillet, vous reprendrez bien un peu de patates ? Un atelier mercredi 16 après-midi vous expiquera de quoi il s’agit (atelierpartage@associationecocycle.org), le lendemain ce sera un cercle d’hommes à 19h pour s’écouter et se parler en non mixité (06 08 01 94 33), le vendredi 18 à 18h il sera question d’hydrologie régénérative, pour apprivoiser l’eau au sein des paysages et ne pas se résigner à une fatale alternance sécheresse-inondations. Samedi 26, 19h30 : Rapiette Quiz, une soirée tapas pour s’amuser avec des choses sérieuses. Jeudi 31 à 18h, un moment convivial est prévu au jardin, pour faire un point sur les expériences en cours.

En août, atelier patate et cercle d’hommes aussi (mercredi 6 à 15h et jeudi 21 à 19h) mais aussi un bal trad vendredi 15 à 20h pour guincher au Séchoir à tabac (initiation aux danses un peu avant). Vendredi 22, 18h30, auberge espagnole façon garden party dans les jardins partagés, avec ambiance musicale.

Une formation imprimante + scanner 3D est organisée mercredi 6 août (10h-12h) : pour reproduire ou créer des pièces plastiques, même les plus complexes.

Et le premier Cling avant la fin du monde se prépare chaque mercredi avec un atelier partagé, doublé du samedi après-midi cet été. Pour en savoir plus sur tout ça : atelierpartage@associationecocycle.org

La Rapiette, c’est aussi un hébergement : jusqu’au 30 septembre, on peut réserver un lit ou plusieurs (jusqu’à 9), dans les chambres-dortoirs à l’étage. Parfait pour un voyage itinérant ou pour un court séjour (nuitée à partir de 8,50€ + adhésion à l’association à prix libre). Le repas du soir peut être réservé auprès d’Anita pour les groupes à partir de 5 personnes.

L’espace café dispose de wifi et prises électriques, et de bureaux partagés plus adaptés à un travail au calme et avec davantage de place.