Accueil BIEN entreprendre « Un lieu qui rassemble et me ressemble »

« Un lieu qui rassemble et me ressemble »

© Fée comme Clo
CONVIVIALITÉ À REVENDRE. Cela fait trois ans que Claudine Mosny a quitté sa vie d’avant pour sa vie d’après en ouvrant son épicerie fine à Saint-Pardoux-la-Rivière. Alors qu’elle y a installé un adorable mini-salon de thé où elle organise ateliers, expo et concert, elle veut pousser les murs pour personnaliser encore plus ce « commerce à soi ».

« J’ai toujours été la fille de, la femme de, la mère de…, aujourd’hui ce commerce, c’est moi avec moi. » Celles qui ont un jour créé leur lieu de vie et de travail comprendront les mots de Claudine Mosny. Ancienne cadre commerciale dans des TPE, Claudine a fait un jour le constat que le monde du travail avait changé depuis son entrée dans la vie active. À la cinquantaine, elle s’aperçoit qu’il n’était plus taillé à sa mesure. Pas assez convivial. Pas assez ouvert sur l’extérieur. Pas assez inventif. Bref, pas assez elle. Alors, à partir de l’instant zéro d’un « gros ras-le-bol » commence sa longue mue vers une vie qui lui ressemblerait.

Direction le Périgord vert. Tiens pourquoi la Dordogne ?

© N.F.

« J’ai grandi à Montargis, dans le Loiret, puis j’ai migré en Seine-et-Marne. Mais je suis toujours restée dans des villages. Je suis provinciale dans l’âme. Pour beaucoup c’est un isolement, pas pour moi. »

Alors tout d’abord, Claudine et son mari prospectent du côté de Saintes où ils ont une amie. La Charente-Maritime s’avérant trop plate, pas assez vallonnée, retour maison. Une halte à Nontron, sur le chemin du retour, décide de la suite.

De rencontres en coups de cœur

Un véritable coup de cœur pour ce gros bourg étagé tout à fait à leur goût. Alors, c’est décidé, la nouvelle vie passera par le Périgord vert. Mais comment s’y prendre ?

© Fée comme Clo

Pas par des CV, la méthode est trop classique pour Claudine. Avec sa fille et une amie, elle se met en tête de formuler le projet de reconversion professionnelle qui lui trotte dans la tête en enregistrant une vidéo. Son plan est prêt, du moins sur la vidéo. Celle-ci est envoyée à toutes les communautés de communes du Périgord vert et… on verra bien. « Dix minutes après avoir posté la vidéo, Thierry Pasquet, chargé de l’Économie à la Communauté de communes du Périgord Nontronnais, m’appelle et m’invite à la prochaine rencontre “Osez le Périgord autrement” (proposé par Périgord Développement) à la Maison de la Nouvelle-Aquitaine à Paris. Cette rencontre a décidé de la suite. »

Claudine Mosny y sera notamment mise en relation avec Sylvie Gouraud, maire de Saint-Pardoux-la-Rivière, qui a des locaux commerciaux vacants. « Je l’ai rencontrée en novembre 2021 et en février, une fois notre maison vendue, nous avons commencé à aménager la Fée comme Clo. » Cette épicerie au cœur du Périgord vert a ouvert en juin 2022.

S’adapter à la clientèle locale

© N.F.

Une partie de la famille rejoint le couple : la maman de Claudine et sa fille aînée s’installent à proximité. Car évidemment Monsieur suit : il travaille le bois et se met à son compte. Son premier chantier sera donc l’aménagement du commerce de son épouse. L’épicerie, que Claudine souhaitait d’abord itinérante, a trouvé son agencement tout en bois blond. Beaucoup de vente de vrac au début, un peu moins par la suite. « Les gens ne sont pas prêts. » De l’épicerie fine, mais surtout locale, essentiellement française, un peu italienne en fonction des demandes des clients. Se cherchant des fournisseurs de qualité, Claudine fait de très belles rencontres. Pour que le produit ait de l’intérêt, selon elle, il faut qu’elle en trouve aussi à celui qui le produit ou qui le transforme.

Dégustations in situ

© N.F.

Parmi ses nombreux fournisseurs, on trouve Emmanuel Marseille, brasseur de bières à la brasserie La Novè, à Bergerac. Dans une vie antérieure, il était directeur d’Agrobio Périgord et il met son carnet d’adresses très fourni à la disposition de la commerçante. C’est aussi pourquoi, parmi les nombreuses références de produits alimentaires, de boissons, de vins, de cosmétiques, etc., on trouve beaucoup de produits bio et en biodynamie, à faire connaître.

© N.F.

Claudine profite des livraisons pour proposer des séances de dégustation in situ. Dans la boutique et la salle adjacente, aménagée en salon de thé très cosy. « Les gens viennent ici pour se ravitailler en bons produits, mais aussi et surtout pour échanger. Alors j’organise des moments de convivialité. » Pas besoin de beaucoup de pub, le bouche à oreille suffit à remplir la petite salle.

Pousser les murs

Fête du lavoir, en septembre 2023 © Fée comme Clo

Si les idées ne manquent pas, la place si. L’été, Claudine organise une fête au lavoir, avec musique et dégustation. Les coûts exigés par la Sacem ont eu raison de cette animation appréciée. La commerçante voudrait pousser les murs de son commerce, mais ce n’est pas possible dans ce local commercial loué par la mairie en plein centre-ville. Alors, elle tente de trouver un local plus grand, avec terrasse si possible. Pas si facile qu’il n’y paraît.

© N.F.

Jusque là, la chance et les décideurs locaux ont été au rendez-vous de l’installation de ce petit commerce qui a trouvé sa clientèle. Une clientèle locale fidèle, pour laquelle Claudine n’a pas hésité a ouvrir un point de dépôt de colis. Forte de son optimisme, de son humour et de la confiance née d’une expérience de trois ans dans cette activité, Claudine espère bien que ça va continuer. Elle a repris son bâton de pèlerin pour convaincre ceux qui ont le pouvoir de changer le cours des choses du commerce — les élus, les banquiers… — qu’elle apporte bien plus que des bons produits. Beaucoup de choses, en fait : de l’animation toute l’année et du vivre ensemble ; et c’est déjà pas si mal.

Au programme en mai : atelier bracelets et concert

© N.F.

Deux dates à retenir en cette fin mai : Fée comme Clo propose mercredi prochain, 21 mai, un peu avant la fête des mères, un atelier spécial enfants et ado : “Choisis tes pierres et fais-lui un joli bracelet”. Elle y fait intervenir Grégory d’Accrolito, spécialiste des pierres (et fournisseur de l’épicerie fine) et de lithothérapie (thérapie basée sur les pouvoirs des pierres.)

Samedi 24 mai, Fée comme Clo invite Éric Sobczyk, guitariste et chef d’orchestre de renommée internationale, pour un concert et pour un salon-gourmandise musicale (15 € boisson comprise et CD d’Éric offert). Deux séances, l’une à 15h30 l’autre à 18h. Comme l’espace est restreint, il vaut mieux réserver (au plus tard vendredi 23 avant midi).

Fée comme Clo, 1 rue du Puits de la Barre, à Saint-Pardoux-la-Rivière. contact@feecommeclo.fr – 05 53 56 41 85