Accueil BIEN entreprendre Trois rencontres pour un même engagement durable et très positif

Trois rencontres pour un même engagement durable et très positif

DÉFIS RÉUSSIS. Découvrez en avant première le témoignage de trois entrepreneurs locaux rencontrés à l’occasion de leur certification Éco-Défis. Trois structures très différentes mais une même volonté d’agir pour l’environnement écologique et humain, et le souhait de transmettre des valeurs fortes.

Lorsque les premières réunions d’information sur ce programme de labellisation initié par la Communauté de communes Périgord Limousin, la CCI et la CMA Dordogne ont débuté, Nathalie Patriarca (Efficace DesK, Thiviers) a été l’une des premières engagées. Après la définition des trois premiers défis pour débuter dans le parcours, elle reconnaît avoir été bien accompagnée pour répondre aux différentes questions et besoins. « Mon parcours dans l’ingénierie du bâtiment, mon attrait pour les peintures écologiques et mon engagement associatif auprès de la recyclerie Récréativ’, où j’anime des ateliers de création de meubles en carton, m’ont conduit rapidement vers les Éco-Défis. » 

S’engager dans les Éco-Défis

De son côté, Christophe Merle à la tête de sa scierie de 10 employés (Merle et Fils, La Coquille, dans le PNRL) avait déjà coché beaucoup de cases, si bien qu’il a été invité par sa conseillère à entrer dans la démarche de certification bien avant la campagne de communication. Dans son entreprise, il tente de valoriser jusqu’aux chutes de bois qu’il utilise dans une seconde vie grâce à l’aboutage et au lamellé collé. Leur méthode de travail valorise chaque pièce de bois issue de la forêt en optimisant chaque trait de coupe. « J’ai eu le choix des défis puisque depuis quelques années j’avais fait entrer l’entreprise dans une démarche durable avec la politique de limitation des déchets : même en production, on réduit ceux-ci en valorisant nos rebus. Nous utilisons aussi une fontaine de nettoyage “bio”, nous avons aménagé une salle confortable destinée à nos employés, et nous sommes aussi au point dans le thématique énergie avec l’éclairage LED ou les variateurs installés sur nos moteurs. Chaque Éco-Défis n’est pas une contrainte car j’ai tenté de les transformer en atout. »  

Choisir la campagne périgourdine

Gaëlle Oklé et Steve ont quitté la Suisse en cultivant une vision respectueuse de la nature qui les a incités à envisager la certification de leur petite conserverie (Oklé des Champs, La Coquille). Gaëlle est à la production et Steve l’aide ponctuellement sur les marchés ou en boutique. À cette activité s’ajoutent un premier gîte, qui sensibilise à un quotidien écologique, et l’animation d’ateliers nature. « Nous sommes arrivés dans l’idée de créer une ferme maraîchère en permaculture. Notre étude de marché a révélé une grande quantité de producteurs locaux mais aussi le besoin de trouver un débouché aux productions invendues et de conserver les produits lorsqu’il y a une très grosse récolte. » Curieuse de tout, Gaëlle s’est engagée dans les Éco-Défis « parce qu’ils résument notre façon de faire. On apprécie l’idée d’être labellisés et de bénéficier de la reconnaissance de l’État. Notre jeune structure était prête pour les 40 défis, dont beaucoup étaient déjà quasiment appliqués ou en voie d’être adaptés ».

Comment relever les défis environnementaux ?

Les conseils du gite © H.L.

Pour Gaëlle, la création totale de son activité s’est faite à la lueur de ses convictions, ce qui l’a placée dans une situation favorable notamment pour le volet énergie et eau. « Après la création de tote-bag pour limiter l’usage des poches ou la mise en place de consignes sur les emballages en verre, le fait de mettre en conserve des légumes qui pourraient être gâchés remplit quelques critères de choix, tout comme l’évidence du circuit court.» D’autres sujets sont à l’étude pour les prochaines années comme une plus grande responsabilité de la gestion numérique avec le site web ou les réseaux sociaux, l’implication locale avec le développement d’un service de traiteur ou des ateliers nature adaptés aux habitants du secteur.

Nathalie a aussi un nom de plume et publie en bilingue © H.L.

Pour Nathalie, l’accompagnement de celles et ceux qui ont besoin de mettre leurs idées en mots afin de rédiger des courriers ou pour réaliser des démarches administratives pourrait sembler suffisant, mais il y a aussi la maison d’édition pour l’autre part d’activité quotidienne. Entre son local en centre ville, sa consommation d’énergie, son impact numérique, la valorisation de ses déchets et les éventuels déplacements, «il y a eu un travail de fond à fournir pour ordonner les défis». En plus de l’implication locale dans les réseaux, l’animation d’ateliers recyclage pour apprendre à réaliser de la dentelle de carton, l’amplification des circuits courts, le dossier pour l’année prochaine s’appuiera sur la sobriété énergétique.

Vers des bénéfices économiques, sociaux ou d’image

Un des postes essentiels dans la scierie : le tri des débits © H.L.

Pour la scierie de Christophe, ces défis environnementaux ont aussi un corollaire économique, «car si je jette moins et que je valorise mieux, je maintiens ma marge et donne de l’avenir à l’entreprise». Les salariés, satisfaits de meilleures conditions de travail, conservent leur poste ; les clients bénéficient de produits moins polluants avec une belle histoire à raconter et sont fidélisés eux-aussi. La valorisation de ce label lui permettra de mieux promouvoir les efforts permanents de l’entreprise qui n’a cessé d’évoluer depuis son grand-père. «D’ailleurs depuis 1926, grâce à nos évolutions, nous sommes toujours là. » 

Chacun des trois entrepreneurs reconnaît que disposer d’un label est un plus à notre époque, surtout s’il entre en résonance avec l’actualité. La reconnaissance de celui-ci est toute nouvelle en Périgord et ils sont fiers d’avoir été parmi les premiers à aboutir pour ce projet. Nathalie explique qu’elle espère bénéficier d’une reconnaissance sociale auprès de son territoire grâce à l’information et au repérage qui va suivre. Gaëlle mise sur la notoriété et l’éclairage valorisant pour ses conserves. Christophe a déjà calculé l’avantage financier qu’il retire des efforts qu’il a déjà fourni. Pour tous trois, il ressort une envie d’être reconnus : ils ont accompli cette démarche et aller au bout ne semblait pas si évident.

Poursuivre et amplifier la transition écologique

Chez Gaëlle, l’un des objectifs passe par l’embauche à temps plein de son mari. Ainsi, à deux, ils seront plus efficaces en se partageant des tâches, ils prévoient l’ouverture de nouveaux hébergements mais surtout l’augmentation de la production et de la vente de leurs conserves, en exploitant au mieux leur nouveau laboratoire. Un projet de production de condiments et aromates est à l’étude. Toutes ces étapes vont orienter l’entreprise vers la résolution de nouveaux défis qui n’existaient pas jusqu’à présent.

Pour Nathalie, l’objectif est d’arriver à satisfaire un à deux défis par an. Mais elle reconnaît qu’elle a peut-être des marges de progrès qu’elle n’a pas identifiées. Elle souhaite se rapprocher des prochains candidats pour observer leurs engagements et essayer d’en appliquer certains.

Garder d’autres défis à l’esprit

L’atelier parqueterie © H.L.

Christophe a déjà diagnostiqué les prochaines thématiques qu’il souhaite aborder : il sait qu’il peut compter sur Corinne Moreau (CCI) pour l’accompagner. Comme son entreprise est un peu plus lourde à diriger, il doit s’y prendre beaucoup plus en amont. Cela lui permet aussi d’envisager, avec son équipe, des moyens de réduire la pénibilité et le danger, et de proposer de nouveaux produits ou solutions à ses clients, chaque nouveauté pouvant relever d’un défi.

Tous reconnaissent le bien fondé de cette opération qui incite le chef d’entreprise à une réflexion, guidée grâce aux échanges avec le service développement de la Communauté de communes, et avec ses pairs, sans oublier l’approche technique des équipes consulaires. Sur les 40 défis, un grand nombre semble assez facile à relever, certains peuvent paraître flous sur le papier mais une explication révèle tout l’intérêt de les envisager pour un futur plus ou moins proche.