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Qualité de vie au travail : que la lumière soit…

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©Clinique Pierre de Brantôme
Santé au travail. Engagée depuis près de dix ans en matière de développement durable et tout particulièrement pour la qualité de vie au travail (QVT), Delphine Frémont, directrice de la clinique Pierre de Brantôme, a mis en place en novembre 2022 pour ses cinquante collaborateurs, des dispositifs de luminothérapie. Dix mois plus tard, les retours du personnel sont très positifs.

Prévu dans un premier temps pour contrecarrer les risques induits par le travail de nuit, le dispositif de thérapie par la lumière a été étendu à l’ensemble du personnel.

Réguler le stress et favoriser la concentration

Après avoir initié une salle de relaxation, des séances mensuelles de modelage, de réflexologie, une organisation de travail négociée et discutée avec le personnel, Delphine Frémont n’a pas voulu s’arrêter en si bon chemin.

Consciente de la priorité de la QVT dans des établissements médicaux, elle explique « cela faisait plusieurs années que je voulais utiliser la luminothérapie. Je me suis ainsi aperçue qu’elle pouvait concerner tout le monde au-delà du personnel de nuit ; dans nos métiers, on ne voit pas beaucoup le jour. Il fait nuit la plupart du temps lorsque l’on embauche et que l’on débauche ».

Qualité de vie au travail luminothérapie
De gauche à droite : Florence Gruber et Delphine Frémont.
©BEP

La luminothérapie est bien connue par les astronautes de la NASA qui l’utilisent pour moduler leur horloge biologique. L’efficacité de la thérapie par la lumière a été en outre corroborée par des études scientifiques, notamment une méta-analyse conduite par le psychiatre et médecin du sommeil Pierre Alexis Geoffroy (département de psychiatrie et addictologie Bichat-Beaujon, Paris), avec des collègues du CHU de Strasbourg.

« Je voulais quelque chose d’innovant pour gérer le stress ». À la suite de la réponse favorable de l’ARS dans le cadre d’un appel à projets sur la qualité de vie au travail, Delphine Frémont a sollicité une entreprise spécialisée dans les dispositifs à destination des soignants.

On peut être bien dans le milieu médical 

Convaincue que lorsque le personnel est bien, les patients le sont aussi, Delphine Frémont a mis à disposition du personnel des dispositifs de chromothérapie, destinés favoriser la stimulation cognitive en resynchronisant les neurones, ainsi que trois dispositifs de luminothérapie et relaxation.

Disposant de différents programmes, ces derniers permettent de faire une séance de relaxation d’une trentaine de minutes, indispensable la première fois pour se familiariser avec l’outil de luminothérapie. Ils proposent également la turbo sieste, entre 3 et 15 minutes, calmante ou stimulante. Chaque collaborateur peut utiliser chaque dispositif (composé d’un casque et de lunettes), sur son temps de travail si besoin, en pause, ou l’emporter à son domicile. Il doit à l’issue de chaque utilisation, remplir un questionnaire.

Et la lumière fut …

Une étude interne à dix mois a permis de confirmer les effets positifs. 91 % des utilisateurs ressentent un bien-être global, 88 % éprouvent moins de douleurs, 61 % d’entre eux, stressés avant la séance, ont vu des effets bénéfiques sur leur stress, ainsi qu’une meilleure gestion des situations stressantes dans les jours suivants. 45 % ont depuis un sommeil de meilleure qualité. Le personnel de nuit qui l’utilise en arrivant le soir et aux alentours de 2h du matin, n’éprouve quant à lui, plus de coup de fatigue la nuit.

Aide-soignante depuis 15 ans à la clinique, Florence Gruber envisage sereinement les huit années qui lui restent à effectuer avant la retraite. Elle n’a pas envie de changer, « heureuse de travailler en équipe, de se sentir écoutée, avec une bonne organisation« . Et pourtant, lorsque la directrice lui parle de luminothérapie et lui propose de s’y former, elle se demande où cela va bien pouvoir l’amener.

Dépaysante, immersive, la première séance de découverte obligatoire, est pour elle une vraie révélation. « À l’époque, je dormais très peu et le premier soir, j’ai dormi comme un bébé. » Depuis, Florence effectue régulièrement des séances, le plus souvent des turbo-siestes, « qui favorisent une récupération rapide, redonnent de l’énergie et évitent les coups de pompe ». Victime d’un infarctus il y a trois ans, elle note également une disparition d’états de fatigue profonds et persistants.

Infirmière récemment diplômée, Mélanie Lecardeur a découvert le dispositif et le réutilise régulièrement lorsqu’elle ressent un coup de fatigue. Tout comme Vincent, adjoint à la direction, elle l’emploie en curatif plutôt qu’en prévention et s’en trouve satisfaite.

Si tous les collaborateurs n’utilisent pas encore cet outil, parce qu’ils n’en éprouvent pas le besoin ou n’osent pas, pour ceux qui ont testé, l’essai est transformé, avec un usage régulier de quatre à dix fois par mois.

Persuadée que la QVT ne représente pas un coût pour l’entreprise, mais bien un investissement, Delphine Frémont constate avec plaisir une baisse significative des arrêts de travail, du turn-over, et la fidélisation de son personnel.

Elle envisage de déployer en 2024 le dispositif de luminothérapie à destination des patients, dans le cadre des thérapeutiques non médicamenteuses.