Derrière la façade du bel hôtel particulier du bas de l’avenue Pompidou à Périgueux, il y a du nouveau. Le fonds de dotation de Brou de Laurière, qui gère ce lieu emblématique, vient de changer son équipe.

Une nouvelle présidente est à sa tête : Aude Calvet, nièce et filleule du mécène Patrick de Brou de Laurière, qui vient du milieu bancaire à Paris, a succédé à Jacques Larcher, qui s’en occupait depuis sa création en 2010. Pierre Ancely, ancien commissaire aux comptes, notamment de la Fédération française de rugby, est devenu vice-président et trésorier. Patrick Palem, ex-patron de l’entreprise du patrimoine Socra et élu au conseil municipal de Périgueux, a pris la fonction de secrétaire général. Ces trois bénévoles sont secondés par une nouvelle directrice, salariée à mi-temps : Sophie Dupont, enseignante et par ailleurs déléguée départementale des VMF, les Vieilles maisons françaises — avec une pensée particulière pour elle, en raison du sinistre qui a dévasté sa chartreuse des Fraux, à La Bachellerie, peu après ce reportage (ndlr).

L’équipe fondatrice qui a lancé le fonds et assuré un très gros travail de remise en état du bâtiment, voulait passer la main. Un rapport de la Cour des comptes estimant la gestion trop frileuse, recommandait d’investir davantage dans ses actions, pour continuer à bénéficier des avantages fiscaux de cette formule de mécénat.
Les biens très importants de l’artiste collectionneur Patrick de Brou de Laurière, héritier d’une famille descendant de fondateurs de l’entreprise Michelin, constituent un fonds d’une quarantaine de millions d’euros. Il constitue un capital non utilisable, mais dont les revenus des placements doivent être dépensés à destination de ses missions.
Cancers, cardiologie, Alzheimer, art-thérapie

Depuis sa création, le fonds a déjà distribué une centaine de subventions pour un montant de quatre millions d’euros destinés à des utilisations médicales. Ses objectifs, voulus par Patrick de Brou de Laurière avant son décès, sont l’aide à la recherche sur les cancers (en particulier du pancréas), sur la cardiologie et sur les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Charcot), ainsi que sur le développement de l’art-thérapie. La recherche médicale a reçu, 2,4 millions d’euros, l’art-thérapie 1,2 million et l’accompagnement des malades 400 000 euros. Des services et associations de Dordogne comme l’hôpital de Périgueux, la clinique Francheville, la Ligue contre le cancer, les Blouses roses ou France Alzheimer ont reçu des aides sur des projets. Mais des subventions ont été attribuées à des équipes dans toute la France.

Un conseil scientifique étudie les demandes qui sont ensuite validées par le conseil d’administration où siègent également des médecins. « Depuis la création, nous avons distribué environ 300 000 euros par an. Nous allons doubler cette somme en 2025. L’objectif est d’atteindre dans quelques années le million d’euros », annonce la nouvelle présidente Aude Calvet. Le nouveau trésorier Pierre Ancely explique que le dispositif juridique du fonds de dotation, encore très récent (créé en 2008), contrairement aux fondations, « a demandé beaucoup de réflexion ». Le gros travail de rénovation et de mise aux normes du bâtiment, construit en 1911, pour pouvoir recevoir du public, étant aujourd’hui achevé, « cette nouvelle impulsion peut être donnée ». L’établissement emploie quatre salariés pour son fonctionnement et son entretien.

Les appels à projets vont être lancés et pourront toucher davantage d’équipes médicales. La multiplication des manifestations et des ouvertures se verra dès 2026. « Avec notre site Internet refondu, nous travaillons sur la notoriété du fonds et sur ses actions », souligne la présidente.
De plus en plus de manifestations
Le souhait de l’ancien propriétaire disparu de conserver un lieu vivant et ouvert, est plus que jamais suivi par la nouvelle équipe du fonds de dotation. Beaucoup de Périgourdins n’y sont jamais entrés : la multiplication des animations gratuites ou à petit prix permet de découvrir l’intérieur, comme le vaste jardin ou le garage des voitures de collection.

Les contes de Perrault mis en scène par la compagnie Oghma étaient à l’affiche du spectacle du 12 décembre dans le grand salon de l’hôtel particulier du bas de l’avenue Pompidou. Du théâtre baroque joué par Elsa Dupuy et Ulysse Robin, devant 80 personnes, jauge maximale de cet endroit exceptionnel aux places limitées, avec un tarif toujours à petit prix.
En 2026, un programme se met en place, notamment avec une première participation à Château en fête avec un concert le 29 avril et des visites ouvertes au public, ainsi que des conférences.








