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Must, pour une réponse globale aux problèmes de mobilités

INSERTION ET MOBILITÉ. Mise en place en 2017, la plateforme Mobilité Urbaine et Sociale de Trajectoire MUST, gérée par l'association AFAC24, a pour finalité de lever les freins d’accès à l’emploi du fait d’un défaut de mobilité et de proposer un accompagnement adapté aux personnes bénéficiaires en matière de déplacement.

Déjà investie sur cette thématique, AFAC24 a répondu avec succès à l’appel à projets lancé par l’État, et a mis en place la plateforme MUST. Des financements de l’État, de la Région Nouvelle Aquitaine et du Grand Périgueux lui permettent d’accomplir cette mission.

Un diagnostic primordial

Conseillère en mobilité, Bélène Dupuis détermine quelles solutions peuvent être déployées, à l’issue d’un questionnaire de quelques 150 questions, envisageant la mobilité dans sa globalité.

L’important étant de trouver une action le plus rapidement possible, pour que la personne puisse se rendre au travail ; de mettre en place une prise en charge personnalisée, pour un public diversifié : des actifs majoritairement âgés de 26 à 50 ans, avec un niveau de fin de scolarité et dépourvus de diplôme. Il peut s’agir également de personnes migrantes, titulaires d’un permis de conduire dans leur pays, non valide en France, et qui doivent donc passer par l’apprentissage de la langue pour subir l’épreuve ; mais aussi de personnes n’ayant jamais conduit aucun véhicule quel qu’il soit.

Des diagnostics aussi variés que les profils, avec des problématiques majoritairement cognitives.

La particularité de MUST, l’analyse des freins psychologiques

L’illettrisme, la barrière de la langue pour les publics migrants, mais aussi des freins psychologiques, peuvent paralyser certains bénéficiaires dans leur appréhension de la mobilité.

AFAC24 dispose d’une psychologue grâce à l’analyse de laquelle le diagnostic posé va être affiné, et déterminant pour la suite. Certaines personnes peuvent en effet avoir obtenu le permis, mais nourrir des craintes par rapport à la conduite, ou être terrorisées à l’idée d’utiliser un mode de transport collectif.

Souvent, émergent avec cette approche, des problématiques de sévices, de violences, altérant gravement et durablement la confiance en soi. Ce travail permet de mettre le doigt sur la priorisation des problèmes à régler. Dans ces cas de figure,« la mobilité n’est, selon Bélène, que l’arbre qui cache la forêt ».

À l’issue de l’étude qu’elle mène suite au questionnaire, la conseillère mobilité pose un diagnostic se déclinant notamment en des prescriptions d’ateliers.

 

Des ateliers adaptés et personnalisés

C’est à cette étape qu’intervient Marie Alconchel. Formatrice, elle anime les différents ateliers préconisés aux bénéficiaires. Il peut s’agir « d’atelier scooter », ce mode de circulation s’avérant moins cher, plus rapide et plus accessible.

Deux demi-journées sont organisées pour sensibiliser les personnes avant qu’elles ne contactent une auto-école. Des « ateliers code de la route » sont déclinés en deux groupes, débutants et plus aguerris, à raison de 2h30 hebdomadaires, sur une période de trois mois.  Ils seront suivis, lorsque les personnes seront prêtes, par l’apprentissage du code avec un moniteur, pour cheminer progressivement vers la pratique de la conduite.

D’autres ateliers, « transports collectifs » par exemple, peuvent être aménagés. Formée à l’écomobilité, Marie amène les personnes à réfléchir au fait que la voiture n’est pas forcément indispensable, en les sensibilisant aux autres mobilités, notamment via l’atelier « outils numériques » : Blablacar, auto-partage, consistant à louer des véhicules  à un moindre coût mis à disposition par AFAC24, par le Grand Périgueux, ou par des particuliers, autant de solutions moins onéreuses et facilement utilisables.

Enfin, un atelier « gestion du budget mobilité » permet aux bénéficiaires d’envisager l’achat d’un véhicule en y intégrant les dépenses qui y sont associées et pas toujours prises en compte : assurances et entretien.

Une reconnaissance de la plateforme encourageant les projets

654 personnes ont été accueillies depuis le lancement de MUST en 2017. Une progression régulière des demandes, venant récompenser le travail effectué, et s’expliquant également par une meilleure connaissance du dispositif par les prescripteurs. Depuis 2019 une antenne, animée par Marie-Christine Melet, a ainsi été créée à Bergerac.

Et les projets ne s’arrêtent pas là : Bélène Dupuis évoque pour les prochains mois « une orientation soutenue des personnes vers les différents types de mobilités douces ». Deux axes majeurs seront en outre développés : un travail et une réflexion avec les entreprises, dans le cadre de leur plan de déplacement, pour réduire l’utilisation des véhicules par leurs salariés, en encourageant des mobilités de substitution.  Le second axe portera sur l’utilisation des modes de déplacements actifs ou partagés aux abords des écoles, grâce à Marie Alconchel, chargée de mission du programme Moby.

Des cafés des mobilités

En partenariat avec la Maison de l’Emploi du Grand Périgueux, AFAC24 met en place des cafés des mobilités, le premier jeudi de chaque mois, à partir du jeudi 7 octobre à 14h à la MDE.

L’objectif étant pour Bélène Dupuis, « de présenter toutes les solutions de mobilités sur le territoire, en évoquant également la dimension financière, grâce à la coanimation de l’ADIE, qui interviendra au titre du micro-crédit à destination des particuliers et des entreprises ».

Les personnes intéressées doivent s’inscrire via AFAC24 – 05.53.09.03.15