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Jérôme Hutin, mémoire des arbres

© Jerôme Hutin
ENRACINÉ. Engagé pour immortaliser les arbres vénérables en Périgord et de par le monde, Jérôme Hutin lance un appel pour sortir d'une situation financière difficile et conserver le capital mémoriel du vivant qu'il a constitué durant 40 ans et souhaite encore faire vivre. 

L’exposition monumentale “Arbres, lumières, rivières et musiques” proposée depuis cet été par le photographe Jérôme Hutin à Terrasson-Lavilledieu — avec le soutien de la Ville, de Delmon Group et des Compagnons Réunis — dans les rues et sur les remparts va se refermer fin octobre. Cette promenade urbaine présente l’originalité d’associer certaines de ses photos grand format à la musique des arbres enregistrée à partir de leurs micro-variations électriques. “Photographier un arbre, c’est écrire avec la lumière la mémoire d’un être vivant. Ces œuvres portent en elles une énergie de paix et de connexion à la Terre”, explique l’artiste installé dans la commune*. Le projet mêle « écoute du vivant, immersion sensorielle et réflexion sur l’intelligence de la nature ». Une belle découverte qu’on peut encore faire à l’occasion des vacances d’automne.

Appel à l’aide

Mais les artistes ne sont pas forcément les meilleurs gestionnaires, l’histoire de l’art en témoigne. Jérôme Hutin lance un appel pour l’aider à sauver ses œuvres et poursuivre le travail qu’il mène depuis quarante ans pour fixer la mémoire du vivant, en particulier les arbres vénérables qu’il a côtoyés dans près de 50 pays de 1996 à 2002, un travail largement publié et diffusé, et exposé notamment à la Saline Royale d’Arc-et-Senans ou au Festival de l’Arbre de Réaumont.

Une procédure de saisie pèse sur son atelier, son matériel photo et certaines de ses œuvres. Il lance une cagnotte solidaire pour l’aider à surmonter une situation financière difficile et à continuer de transmettre. On peut le soutenir de diverses autres manières : acquérir l’une de ses œuvres et produits dérivés (cartes, objets…), s’inscrire pour des stages photo et balades forestières, louer ses expositions (pour les collectivités locales notamment) ou le soutenir par mécénat (défiscalisation pour les entreprises). “Chaque don est une graine plantée pour faire pousser la mémoire du vivant”, assure Jérôme Hutin, qui croit encore à son rêve : poursuivre son grand projet “Vézère, sources de vie”, mêlant art, biodiversité et musique du vivant, et créer un festival photo dédié à la nature et à la paix dans le bassin versant de la Vézère.

* Galerie au 4, rue de la Liberté

© Jerôme Hutin

Couleurs d’automne

Parmi les manifestes visuels sur le lien entre l’arbre, la mémoire et la lumière : Le Chêne d’Or, photographie fine art sublimée à la feuille d’or, présentée dans un cadre doré, a été immortalisé sur les rives de la Vézère. L’œuvre capte la force vitale de cet arbre plongeant ses racines dans l’eau et dans la mémoire du monde. “C’est une histoire de famille, explique le photographe. La dorure, je la tiens de mes parents, relieurs et doreurs d’art. Ce chêne incarne la lumière, la transmission, la continuité de la vie.”
Le QR code musical permet d’écouter les sons électro-vibratoires de l’arbre, comme un battement de cœur végétal.