Accueil BIEN commun Il y a 80 ans, un engagement parmi d’autres

Il y a 80 ans, un engagement parmi d’autres

© Asso Anciens Saint-Joseph Sarlat
DEVOIR DE MÉMOIRE. On trouve un Périgourdin parmi la centaine de ”morts pour la France” que le Souvenir Français a choisi d'honorer au niveau national à l'occasion du 80e anniversaire de la Libération.

Alexandre de Bosredon, dont le nom est gravé sur le monument aux morts de Chavagnac (Les coteaux périgourdins) et du collège Saint-Joseph de Sarlat, a été exécuté à 18 ans pour avoir caché une famille juive.

Un jeune homme courageux

Né le 9 juin 1925 à Chavagnac, il y a été massacré le 1er avril 1944, victime civile d’un détachement de la division Brehmer (325e division de sécurité) qui occupa le bourg du village à partir de 10 h. Les hommes furent rassemblés sur la place et quatre d’entre eux abattus au cours de cette sinistre journée, dénoncés pour avoir aidé le maquis ou, s’agissant du jeune Alexandre, à la suite d’une perquisition pour arrêter une famille juive.

Des vies sacrifiées

« Firmin Coulier, boulanger, fut tué vers 11h30 après avoir reconnu qu’il avait livré huit sacs de farine au maquis. Son corps fut brûlé dans l’incendie de sa maison. Dans l’après-midi, les soldats perquisitionnèrent le château de la Fauconnie pour y arrêter une famille juive, les de Villers. Ils purent s’échapper ainsi qu’Alexandre de Bosredon, fils des propriétaires. » Arrêté dans les bois et ramené au château vers 18 h, blessé lors d’une tentative d’évasion, le jeune homme fut abattu d’une balle dans la tête dans la cuisine du château.

Gaston Marty et Jean Gaucher, un propriétaire et son employé, furent arrêtés dans l’après-midi, emmenés à Terrasson et exécutés dans un terrain vague, aujourd’hui avenue Jules Ferry.

Hommage

Inscrit sur le monument aux morts de sa commune, le nom d’Alexandre de Bosredon l’est aussi sur celui du collège jésuite où il étudia. À ce jour, il ne figure pas encore sur la liste des Justes parmi les Nations de Dordogne… Peut-être ce 80e anniversaire et sa présence dans le numéro spécial de la revue du Souvenir Français attireront-ils l’attention sur lui.

*Merci à Arnaud Dartencet, président de l’association des Anciens de Saint-Joseph de Sarlat et représentant départemental du Souvenir français.

Extrait du diaire du père préfet de Saint-Joseph de Sarlat

• 4 Avril – Mme Labarthe vient chercher son fils et me remercie de l’avoir gardé ici. Terrasson a vécu sous la terreur. Représailles contre le maquis, 12 maisons incendiées, fusillade, pillage etc. Elle nous apprend qu’à Chavagnac, quatre hommes ont été tués, dont Alexandre de Bosredon qui était ici en Philo l’an dernier.

• 5 Avril – Ces histoires de maquis et de représailles inquiètent les familles. Certains parents songent à mettre leurs fils en sécurité en cas d’occupation.

• 6 Avril – La Dordogne devient zone interdite mais on apprend que c’est une mesure prise par la Préfet régional contre l’afflux de réfugiés. Nous rassurons les familles. Le fait que les enfants résident habituellement ici leur permettra de rentrer. Le RP recteur est allé hier aux obsèques d’A.de Bosredon.