C’est dans ce cadre précis que le Service de Santé au Travail (SST24) a organisé un atelier Benanança et y a convié Xavier Faure, praticien en hypnose Ericksonienne. Ce dernier a présenté dans un premier temps à son auditoire le rôle majeur de l’inconscient : « véritable conducteur tenant le volant de notre existence » tandis que notre conscience n’en a que l’illusion, avant d’aborder les différents champs d’application de l’hypnose, ses avantages, y associant des démonstrations avec des personnes présentes dans la salle.
Révélatrice de nos ressources
Ouverte sur « le comment », en d’autres termes les solutions, plutôt que sur « le pourquoi » de nos affections, l’hypnose nous « ouvre l’accès à notre conscience interne et émotionnelle », et ce faisant, nous donne l’opportunité, en sollicitant les ressources de notre inconscient, « d’imaginer des stratégies nouvelles ou de transformer, modifier ou déplacer nos sensations ».
Grâce un état de conscience hypnotique induit par la parole de l’hypnothérapeute, « le patient est acteur dans le processus de son changement ». Cet engagement est attesté par les résultats issus de nombreuses études, montrant une modification du fonctionnement cérébral, en lien avec la transe hypnotique, et constituant désormais un corpus scientifique solide, même s’ils ne permettent pas encore d’expliquer le phénomène.
De nombreux bénéfices
Produisant, par l’augmentation de la suggestibilité, des phénomènes sensoriels et perceptuels, cette thérapie complémentaire améliore la prise en charge de certaines pathologies, à condition d’être réceptif à cette notion de suggestibilité. Dans ce cas, elle s’avère efficace pour contrer les migraines, les acouphènes, les troubles du sommeil, les douleurs chroniques, voire les addictions, les phobies, et les tocs.
Utilisée en séance individuelle ou collective, elle peut également amplifier les apprentissages et doper la préparation aux examens et à des compétitions sportives.
Un outil de prévention ?
De nombreuses enquêtes concernant la santé au travail montrent une majoration du nombre de salariés en proie à un stress chronique au travail. Qu’il s’agisse de pression à la productivité, de conflit avec la hiérarchie et/ou les collègues, de surcharge de travail, ces situations peuvent à plus ou moins long terme être la cause d’état dépressif, d’anxiété ou de burnout, engendrant accidents ou arrêts de travail, préjudiciables pour l’entreprise.
En générant une prise de conscience de notre état interne et des conséquences en découlant, « l’hypnose peut produire de nouveaux comportements, des capacités parfois en sommeil et améliorer nos performances ». Elle pourrait ainsi avoir toute sa place dans la prévention des risques psychosociaux et notamment de la souffrance au travail.
De quoi nourrir la réflexion du Service de Santé au Travail (SST24) quant aux modalités pour intégrer cette thérapie dans son protocole de prévention, afin de permettre aux professionnels de santé : de découvrir l’intérêt de l’hypnose médicale dans les différentes missions de santé au travail, et de savoir sensibiliser et orienter les salariés dans la pratique de l’hypnose et de l’autohypnose.