Avec un bac S mention très bien réussi après des études en section européenne au lycée Bertran de Born, Solal Dia avait envie d’ailleurs, en pouvant concilier sa passion du tennis : « le sport fait partie de mon équilibre ». En 2018, à l’âge de 18 ans, il est parti à Montréal où il a pu intégrer l’école d’ingénieur polytechnique, avec du temps consacré au tennis comme cela se passe dans le système universitaire outre-Atlantique. Une année préparatoire, puis quatre ans d’études avec spécialisation biomédicale lui ont permis d’obtenir l’équivalent d’un master 2 d’ingénieur en France. Dans une autre ambiance. « Le sport est beaucoup plus valorisé qu’ici.»
Ouverture d’esprit

Il y a pourtant passé les années pas très faciles du Covid, mais en profitant d’une ambiance souvent plus sereine qu’en France. Dans un grand pays d’immigration comme le Canada, les relations sont plus simples entre les personnes. « À Périgueux, parfois comme métis, je devais subir des réflexions faisant sentir ma différence, soi-disant sur le ton de l’humour, mais parfois blessantes. On ne peut pas accepter d’entendre n’importe quoi, j’ai toujours tracé des limites. On vit très bien en France et en Dordogne, pourtant au Canada les gens sont quand même plus tolérants et se comprennent mieux. » Ce jeune homme est visiblement animé par un enthousiasme et un sens très développé du contact. Il a témoigné en public lors d’une soirée débat sur la jeunesse périgourdine au Sîlot.
Dépistage de cancers

« Le Canada reste assez accessible. » Solal a pu financer ses études et son hébergement grâce à l’aide de ses parents (son père est médecin et sa mère enseignante), puis avec des stages rémunérés comme élève ingénieur dans des entreprises. «C’était très concret. J’ai pu participer au développement d’un outil de dépistage biologique pour certains cancers, puis dans un laboratoire de radiologie optique. J’ai bien pu profiter de ces années, sans oublier de redonner des choses aux autres en faisant du tutorat pour des jeunes étudiants. »

Côté sport, il a intégré l’équipe universitaire de tennis des Carabins de Montréal, permettant de monter dans les classements. C’est d’abord pour progresser dans le tennis qu’il a décidé de revenir à Périgueux à l’issue de ses études, quitte à mettre quelques temps en stand-by sa carrière naissante d’ingénieur dans le biomédical. Classé – 2/6, il espère monter assez vite en multipliant les tournois professionnels en France et sur le circuit international. Il a été intégré à l’académie de tennis créée par Benoit Ramos, un moniteur du Tennis club de Boulazac Isle Manoire.
Un sport extrêmement cher
Son combat est aujourd’hui d’arriver à financer sa vie de joueur aspirant professionnel. « J’use une vingtaine de paires de chaussures par an à 110 euros la paire, des raquettes qu’il faut corder et changer souvent — jusqu’à 250 euros la raquette —, plus les déplacements, les inscriptions aux tournois… » Bref, c’est un sport extrêmement cher pour espérer devenir professionnel. D’où l’aide de l’association Horizon tennis pro créée en 2025. Son modèle dans le tennis, c’est Rafael Nadal chez les hommes et Caroline Garcia chez les femmes. Il adore leur combativité.

Pour l’instant, Solal considère mener une année sabbatique avant de reprendre sa carrière d’ingénieur, en sachant que ce n’est pas très facile de trouver du travail dans sa branche en Dordogne. Il reste optimiste : « l’important c’est la connaissance de soi et de ses aptitudes. J’ai une bonne formation, de bonnes capacités relationnelles et je connais la vie en entreprise par mes stages au Canada ». Il ne s’interdit pas de repartir au Canada pour travailler : « Montréal, c’est devenu un autre chez moi ». D’ailleurs il conseille volontiers aux jeunes Périgourdins de tenter l’expérience de partir pour continuer leurs études, même si ce n’est pas facile. « Je ne me voyais pas faire deux ans de classe prépa et des concours de premiers de la classe en France. Il n’y a pas de talent inné, il faut surtout être motivé. »
• Contact avec Solal Dia via son mail : solaldia1104@gmail.com
Ils misent sur le tennis
Solal Dia fait partie d’une dizaine de jeunes joueurs et joueuses de tennis de 13 à 25 ans, qui ont des ambitions et qui sont soutenus par la nouvelle association Horizon tennis pro 24 présidée par Anne-Laure Caillat. Elle recueille des financements pour les aider aux déplacements souvent couteux (transport, hébergement, coaching), pour leur matériel, leur préparation physique et mentale et de nombreux frais du quotidien. Les dons bénéficient de 66 % de déduction fiscale et les partenaires sont mis en avant lors d’animations. Contact : horizontennispro24@gmail.com.









