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Cryothérapie : soulager grâce au froid

Jimmy et un couple de patients ©BEP
En octobre 2021, Jimmy Koffi a créé CryoPéri, un centre dans lequel il propose de la cryothérapie, lors de séances d’une durée de deux à quatre minutes, dans une cabine cryogénique diffusant un nuage d’azote, dont la température peut progressivement descendre jusqu’à -150°.

Depuis une dizaine d’années, la cryothérapie suscite un vrai engouement. Destinée à l’origine aux sportifs de haut niveau, elle est désormais proposée pour toutes sortes d’indications. Sclérose en plaques, fibromyalgie, douleurs inflammatoires, état anxieux, troubles du sommeil etc. Elle peut aussi tout simplement entretenir la forme grâce à la régénération du corps qu’elle occasionne.

Le jeune chef d’entreprise a découvert cette pratique lors d’un tournoi de football à Tours. Après une séance de cryothérapie, il a eu le déclic et a entrepris une formation pour devenir cryothérapeute certifié et ouvrir sa structure.

Qu’en disent les scientifiques ?

Les températures extrêmes déclenchent un choc thermique dont les conséquences sont nombreuses : rétractation et dilatation des vaisseaux sanguins, permettant une oxygénation des tissus, l’anesthésie des récepteurs cutanés, la libération d’endorphines et de molécules anti-inflammatoires. Une technique qui permettrait de soigner une inflammation, de calmer voire supprimer les douleurs, et d’éliminer les graisses. Ces résultats ont-ils été validés scientifiquement ?

Parmi les études menées pour mesurer les effets de la cryothérapie, celle réalisée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) en 2019. Si elle fait état d’une diminution de la douleur, elle relève des résultats positifs modestes, seulement sur le court terme, tout en soulignant les effets secondaires. D’autres études se révèlent plus encourageantes, notamment pour les personnes souffrant de fibromyalgie et de perte de l’odorat (anosmie) suite au Covid19.

Des résultats prometteurs

Provoquée par un dysfonctionnement du système nerveux central dû à des déséquilibres neurochimiques dans le cerveau, la fibromyalgie se traduit par des douleurs intenses et persistantes, une fatigue sévère, des raideurs dans tout le corps, des problèmes digestifs, urinaires etc.

Les travaux de Mathilde Vitenet en 2017 confirment les espoirs placés dans la cryothérapie corps entier (CCE). Effectuée sur un échantillon de 24 patients, les personnes ayant bénéficié de séances de cryothérapie ont vu leur douleur diminuer et leur sommeil s’améliorer.

Une autre étude menée à l’initiative de Cryotera® en partenariat avec le CHU et l’Université de Reims, ouvre des perspectives importantes pour lutter contre l’anosmie. Sur les 45 personnes positives au virus ayant perdu l’odorat, 15 ont participé à deux séances et 15 à cinq séances. 28 des 30 patients ayant reçu les soins ont retrouvé l’odorat. Sur les 45 patients, les résultats ont en effet démontré un impact significatif de la CCE sur la perte de l’odorat post Covid.

D’autres bienfaits salutaires

« Facilitant le lâcher-prise, explique Jimmy, l’état général s’améliore. Le bien-être ressenti favorise un sommeil de meilleure qualité ». Ce que confirment ses dernières statistiques puisque 67 % de ses patients ont constaté l’amélioration de leur sommeil. La revitalisation et la régénération du corps engendrant une diminution des douleurs, Jimmy confie avec fierté les effets positifs obtenus notamment avec une patiente atteinte de fibromyalgie ou une autre souffrant d’une sclérose en plaque. Un certain nombre de séances est toutefois nécessaire pour obtenir ces résultats.

Néanmoins, tout le monde ne peut pas effectuer de la cryothérapie. C’est le cas notamment des personnes cardiaques, diabétiques et hypertendues. D’autres contre-indications sont à retrouver sur le site de la Société française de cryothérapie corps entier.

J’ai testé pour vous la cryothérapie

Lorsque j’arrive à CryoPéri pour ma séance à 10h, je suis accueillie par Jimmy. Sa sympathie et sa gentillesse ont tout de suite raison de mon appréhension. Il m’explique très précisément ce qui m’attend et répond à toutes mes interrogations. Je dois ensuite passer par le vestiaire pour revêtir un peignoir par-dessus mon maillot de bain (on peut aussi porter ses sous-vêtements). J’enfile des chaussettes, des gants, des bas et une magnifique paire de crocs !

Ma claustrophobie se réveille lorsque je vois la cabine. Rassurant, Jimmy m’explique que je vais être surélevée et que je ne suis pas totalement enfermée. Il me conseille de bouger les jambes, les bras lors de la séance qui sera de deux minutes pour la première fois.

Me voilà donc en maillot de bain, la tête dépassant de la cabine. Une première vague de vapeur froide sèche (l’échauffement) envahit progressivement la cabine. Les premières secondes sont assez agréables et la conversation que Jimmy entretient détourne mon attention de ce qui se passe, en l’occurrence la chute libre de la température.

J’avoue que je commence tout de même à avoir très froid. Je bouge ainsi qu’il me l’a conseillé mais arrive un moment où cela ne suffit plus. Surprise, il m’annonce que c’est terminé. Les deux minutes sont déjà écoulées. Lorsque je me retourne, le compteur affiche -151°. Je n’en reviens pas.

Alors que je me rhabille, je ne ressens aucun frisson, aucune brûlure, mieux, j’éprouve une grande chaleur intérieure ainsi qu’une belle énergie. Durant la journée, seuls mes pieds persisteront à rester gelés. Difficile toutefois de se prononcer en une seule fois. Une nouvelle séance pour transformer l’essai sera nécessaire.