Après une première édition réussie, le Château de Montaigne semble vouloir habituer le public aux événements, en invitant des têtes d’affiche recherchées : avec le concours de Véronique Morel-Muraour, professeure en classes préparatoires au lycée Montaigne, Nicolas Mähler-Besse, propriétaire des lieux, et Sahra Boureni, directrice du Château, organisent un nouveau rendez-vous avec « un duo inattendu d’écrivains très connus », Grégoire Delacourt et Marc Trévidic, samedi 13 septembre. Une date à réserver d’ores et déjà dans l’agenda de la rentrée.
Veine autobiographique
La professeure, experte en programmations événementielles, avait sollicité Marc Levy, présent le 7 avril à Montaigne, puis s’est adressée à deux auteurs qu’elle connaît depuis des années. « Je leur ai proposé ce rendez-vous humaniste et littéraire en Dordogne, dans ce lieu si magique. Ce qu’ils ont accepté avec enthousiasme. Ce rapprochement peut sembler étonnant, mais ils sont très amis et désiraient partager un moment d’échange autour de leurs textes respectifs et de leur regard sur le monde. » Grégoire Delacourt, avec son récent Polaroids du frère (Albin Michel), « prolonge sa veine autobiographique, réaliste et poétique tout à la fois, initiée lors de textes précédents », dont L’enfant réparé (Grasset, 2021) « un texte écrit les mains dans les ronces ». Cet autre “fils de pub” a obtenu des reconnaissances mondiales depuis 1982, avant un premier roman, en 2011, L’écrivain de la famille (Lattès) puis, l’année suivante, La liste des mes envies, succès traduit dans 35 pays et adapté au cinéma. De quoi rompre lentement mais sûrement avec sa vie d’avant, « de publicitaire très créatif et reconnu », pour nourrir une œuvre et entrer en écriture sur la durée.
Justice coupable ?
Avec son polar Huitième section, publié dans la prestigieuse Série Noire Gallimard, le magistrat Marc Trévidic (juge d’instruction au pôle antiterroriste du TGI de Paris de 2006 à
2015), déjà auteur de plusieurs ouvrages, viendra aussi présenter en avant-première un essai à paraître chez Albin Michel, le 11 octobre, qui reconstitue une histoire de la justice. « Vous imaginez le regard tout particulier que peut porter un de nos magistrats les plus célèbres : Justice présumée coupable (sous titré Mais sait-on qui elle est ?), le titre est prometteur et annonce un texte d’une très grande actualité », assure celle qui animera la conversation et rappelle comment elle a eu l’idée de réunir ces deux invités au Château de Montaigne, cadre de cette rencontre pour deux raisons : « l’amitié littéraire chez Montaigne et Étienne de la Boétie, qu’illustre leur duo ; l’art de la conversation, cher à Montaigne,“la conférence” comme on l’appelle au XVIe ». Et d’ajouter, en clin d’œil à tous deux, « que Montaigne fut un magistrat écrivain, et qu’il revendiqua dans ses Essais la « marqueterie » de l’écriture de soi et son “allure poétique” pour mieux se peindre en toute liberté » !
• Conférence gratuite, suivie d’une séance de dédicaces avec la librairie La Colline aux Livres (Bergerac), partenaire de cette rencontre ; comprise avec l’entrée du parc et la dégustation des vins du château (4€). Réservation au 05 53 58 63 93.