Accueil BIEN entreprendre Une fromagerie investie dans le Grand Périgueux

Une fromagerie investie dans le Grand Périgueux

Préparatifs à la visite
Préparatifs à la visite © H.C.
ÉCONOMIE ET MOBILITÉ. Le groupe Savencia donne plus de visibilité à sa fromagerie Fromarsac devenue Fro, qui emploie 350 personnes sur le site de Marsac-sur-l'Isle.
Fresque sur l'usine Fromarsac
Fresque sur l’usine Fromarsac © H.C.

L’accès de l’usine à l’entrée de la commune de Marsac, avec une sécurité mise en avant, est toujours aussi filtré. Mais depuis quelques mois, la fromagerie où se fabriquent les fameux Tartare et Saint-Môret, nés ici, ouvre doucement sa communication. Le groupe Savencia, ex-Bongrain, a donné un coup de jeune à sa filiale Fromarsac en la rebaptisant Fro’. L’entité réunit 700 personnes tous services confondus, réparties entre le site principal périgourdin avec 350 emplois, ainsi que ceux de Réparsac en Charente et de Vihiers en Maine-et-Loire.

Pour ceux qui ignoreraient encore les produits fabriqués à Marsac, une fresque très colorée sur la façade côté route de l’usine met en scène les barquettes de Saint-Môret et les portions de Tartare sur fond d’images de campagne, de marchés de plein air et de la cathédrale Saint-Front de Périgueux.

Visite avec la présidente de Péri Ouest Cécile Blay
Visite avec la présidente de Péri Ouest Cécile Blay © H.C.

Symbole de ce désir d’ouverture sur son environnement proche, la société vient d’adhérer au club des entreprises de Péri Ouest. Le directeur général de Fro’, Hermann Philippe, l’a concrétisé en recevant le 22 septembre une grosse délégation du club menée par sa présidente Cécile Blay, pour une exceptionnelle visite des locaux avant une assemblée plénière sur place sur le thème de la mobilité douce. Il a présenté le groupe Savencia à travers son entité Fro’ qui souhaite rester « une entreprise responsable qui veut avoir une empreinte positive sur les territoires et garder une ambiance familiale».

Un dédale de tuyaux et de machines

Accueil et sécurité
Accueil et sécurité © H.C.

L’usine installée depuis 1964 sur le site de La Cave, à Marsac, n’a cessé de se développer depuis. Elle se visite très rarement et avec un luxe de précautions. « La sécurité est notre priorité », répète comme un mantra le directeur général. Il faut montrer patte blanche pour accéder au complexe industriel qui fabrique ces fromages à pâte blanche à partir de laits collectés dans la région. Le site fonctionne en trois-huit, sept jours sur sept, car les vaches produisent du lait tous les jours. La sécurité est essentielle notamment à cause de l’ammoniac utilisé pour la production de froid dans les frigos assurant la conservation des fromages. Le site emploie une grosse équipe chargée de la maintenance.

Prêts pour la visite de Fromarsac
Prêts pour la visite de Fromarsac © H.C.

Le visiteur doit visionner en amont une animation sur les consignes à respecter et répondre à un questionnaire de sécurité. À l’intérieur le port de vêtements stérile est obligatoire, il est interdit de se déplacer sans être accompagné et de photographier les installations. Mais on peut trouver des images professionnelles via Internet. Chaque année, 16 000 tonnes de fromages sortent de ces ateliers qui utilisent pour moitié une technologie de transformation froide et pour moitié une technologie chaude.

On y circule à travers un dédale de tuyaux accrochés aux plafonds qui transportent le lait et la crème depuis d’imposantes citernes, puis de machines en machines pour devenir du fromage frais après une série de traitements. Les ateliers, sont très automatisés et équipés de nombreux robots pour la partie conditionnement et emballage.

Cinquième groupe mondial

Le DG Philippe Hermann présente le groupe Savencia
Le DG Philippe Hermann présente le groupe Savencia © H.C.

Au-delà de l’unité de Marsac, le groupe Savencia — qui se répartit entre produits laitiers, charcuteries et chocolat — réunit avec toutes ses activités un chiffre d’affaires annuel de 7,1 milliards d’euros, générant un résultat opérationnel courant de 232 millions d’euros et dégageant 115 millions de cash-flow. Il emploie plus de 26 000 personnes dans 120 pays, dont la moitié en France. « Savencia est le cinquième groupe fromager mondial », rappelle Hermann Philippe. Fro’, avec toutes ses fabrications, est l’un de ses maillons.

Au-delà des deux marques Saint-Môret et Tartare, sous différentes présentations, la fromagerie basée à Marsac et ses satellites fabriquent des P’tits Louis, des produits pour Elle et Vire, du Chavroux… Bref, des spécialités de fromages frais très appréciées dans de nombreux pays, qui n’ont rien à voir avec certains fromages très odorants, spécialités bien françaises.

Le groupe Savencia ne se limite pas aux fromages, puisqu’il possède des marques dans le chocolat (Valrhona, Revillon, de Neuville…), la charcuterie (Bordeau Chesnel, Saint-Agaune…) et même des produits de la mer (Coraya).

Ce groupe agroalimentaire s’est aussi fortement investi dans une démarche RSE, responsabilité sociétale des entreprises, avec un plan baptisé Oxygen. Il travaille par exemple avec les filières agricoles, à la réduction des emballages, à l’organisation de classes du goût pour les enfants et suit les objectifs de développement durable adoptés par l’ONU.

De gros efforts pour les déplacements

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La réflexion entamée par le lancement d’une démarche RSE à Fromarsac, avec une personne dédiée, Maryline Lheureux, passe par la mobilité de ses salariés. Le covoiturage est encouragé, l’utilisation des transports en commun aussi en relation avec Péribus, l’usage du vélo également. La société a une petite flotte de vélos électriques avec un garage sécurisé, à disposition des employés. Des formations de remise en selle ont par ailleurs été organisées avec l’association Vélorution.

Question de mobilité, par Joannes Bouillague
Question de mobilité, par Joannes Bouillaguet © H.C.

Lors de la visite du club d’entreprise Péri Ouest, les contacts pris avec de gros employeurs locaux comme Auchan, Leroy Merlin, Ayor, le centre de tri de La Poste et bien sûr Fromarsac ont pour objectif d’étudier des améliorations de transports, comme des horaires adaptés pour Péribus. Le test d’une ligne E2 jusqu’à Fromasac a été lancé. Des liaisons avec la gare de la navette ferroviaire à Marsac sont aussi observées. Le Grand Périgueux participait à cette réunion avec le directeur de Périmouv, Joannes Bouillaguet. Il a rappelé tous les outils permettant de faciliter les déplacements sur plusieurs modes, dont la carte Modalis, pas encore assez utilisée. Sans oublier son application pour le covoiture.