Accueil BIEN naturel Réserve zoologique de Calviac, sanctuaire pour espèces menacées

Réserve zoologique de Calviac, sanctuaire pour espèces menacées

© B.R.
SAUVAGES. Fondée en 2008, la réserve zoologique de Calviac, en Périgord noir, compte 200 animaux et participe à des programmes de réintroduction, notamment du vison d’Europe.

Dire que la création d’un sanctuaire animalier lui vient de l’enfance tient de l’euphémisme. Emmanuel Mouton, le créateur et directeur de la réserve zoologique de Calviac, à la frontière du Lot, a lancé son projet en 2008. « Je crois que les premiers plans que j’ai faits, j’étais en CE2, ou quelque chose comme ça, sourit-il. Bon, c’était très simple, il y avait une maison au milieu et les animaux autour. » Aujourd’hui, il vit son rêve. 45 espèces sont présentes à la réserve, « pour environ 200 animaux », calcule Emmanuel Mouton.

Un programme pour sauver le vison d’Europe

Parmi eux des loups à crinière, des tapirs, des lémuriens, ou encore des visons d’Europe. Ces derniers bénéficient d’ailleurs d’un programme de réintroduction en Charente. Calviac a été choisie pour être un centre de reproduction. Jusque-là, la réserve périgourdine n’avait que deux spécimens. Depuis quelques semaines, quatre autres sont arrivés. Et, bonne nouvelle, les caméras ont montré que des rapprochements avaient eu lieu entre mâle et femelle. Pas si évident que ça, surtout quand on sait que si ces dames ne plaisent pas à ces messieurs, ils peuvent se montrer agressifs.

Sensibiliser le public

© Réserve de Calviac

Le mustélidé souffre de la concurrence de son cousin d’Amérique, plus gros. « Les deux espèces occupent la même niche écologique, présente Emmanuel Mouton. Le vison d’Amérique n’attaque pas le vison d’Europe mais il le dérange et l’oblige à aller plus loin, ce qui éclate les populations. » C’est donc en partenariat avec l’Office français de la biodiversité (OFB) et la Région Nouvelle-Aquitaine que cette expérience est menée. Depuis le départ, le but de Calviac est de préserver les espèces menacées. « Mais aussi de sensibiliser le grand public, développe le directeur. Il y a une vocation pédagogique ici. » C’est pour cette raison que le site est ouvert au public. Et, accessoirement, pour faire rentrer les sommes nécessaires à l’entretien des animaux.

Chaque année, ce sont 40 000 à 45 000 visiteurs qui poussent les portes du lieu. Sans compter les projets. Par exemple, la direction aimerait installer un nouvel enclos pour les tapirs. En tout, il y en a pour 150 000 euros. « On a lancé une campagne participative, avoue Emmanuel Mouton, mais on n’a eu que 3 % de la somme. Désormais, il est possible de faire un don en ligne, via notre site internet. Et cela donne lieu à une déduction fiscale de 66 % ».

Un livre qui raconte l’histoire du lieu

Depuis le mois d’avril, les librairies de Dordogne proposent “L’arche sur la colline”, le livre écrit par Emmanuel Mouton et qui retrace l’histoire de la réserve zoologique de Calviac. « C’est une histoire assez longue à raconter, explique le créateur du site. L’avantage avec un livre, c’est qu’on peut le poser et y revenir quand on veut. Le rapport est plus agréable. » Ce sont les éditions du Ruisseau, à Sarlat, qui ont été chargées de l’éditer. « Je n’y connaissais rien, avoue l’auteur en souriant. C’est agréable de se faire accompagner. Et, autant j’aime lire, autant écrire a été plus compliqué. » Il s’est inspiré de certains modèles pour raconter cette histoire, son histoire. Comme, par exemple, Jacques Bouillault, le fondateur du zoo de La Flèche. Les dessins sont signés Benjamin Bondonneau, le frère de Romain, l’éditeur.