Il y avait du monde à la réunion publique organisée ce jeudi 13 novembre pour présenter le fonctionnement du nouveau centre médical situé dans des locaux entièrement rénovés au 35 Grand rue. Celui-ci ouvre mercredi 26 novembre. Et comme en témoignent les habitants rencontrés, l’attente est forte. La désertification médicale est un vrai sujet de préoccupation de la population.

L’initiative revient à l’association Médecins solidaires, créée il y a trois ans, par Martial Jardel, lui-même jeune praticien installé au Dorat, en Haute-Vienne. « Le concept m’est venu en réalisant un Tour de France pour des remplacements. Il y a des choses à inventer pour créer de l’accès au soin partout sur le territoire. Sur ce sujet, les médecins doivent être en première ligne pour trouver des solutions en termes d’organisation. Notre projet, c’est essayer de trouver une nuance entre ne rien faire et s’installer pendant trente ans dans un village. » Le but de Médecins solidaires est de lutter contre les déserts médicaux ruraux en organisant du temps médical partagé : des généralistes volontaires se relaient chaque semaine au sein de centres de santé.
Celui de Bourdeilles est le sixième du genre en Nouvelle-Aquitaine sur les onze de l’Hexagone. Comme les dix autres centres de santé ouverts par Médecins solidaires dans quatre régions, il fonctionnera du lundi au samedi midi à raison de 42 heures par semaine, avec deux coordinatrices, embauchées en contrat à durée indéterminée.
Sur la base du volontariat
« Chaque semaine, un médecin généraliste différent sera dans le centre pour prendre en charge les patients, sur la base du volontariat. Cela peut être un confrère en activité, retraité ou qui effectue des remplacements. Actuellement, nous avons un panel de 900 médecins au sein de notre collectif, » poursuit le docteur Jardel. Pour que le praticien puisse se concentrer uniquement sur sa mission de soignant, l’association assure la logistique, en prenant en charge financièrement le logement, le transport, les outils numériques, le véhicule de fonction. Le centre de santé peut être déclaré “médecin traitant” pour ses patients ; il centralise les dossiers, organise la traçabilité et assure la continuité des soins malgré l’alternance des praticiens. Les tarifs appliqués sont ceux du secteur 1 de la sécurité sociale. Le salaire est de 1000 euros par semaine, c’est moins qu’en libéral. Pas de quoi décourager les volontaires : les plannings sont remplis jusqu’au mois de mars.
Des soutiens locaux

Ce projet en Dordogne a pu voir le jour grâce au soutien de l’Agence régionale de santé Nouvelle-Aquitaine, avec laquelle le collectif a signé une convention, les services de l’État et des collectivités. La communauté de communes Dronne et Belle a participé à hauteur de 100 000 euros pour la remise aux normes des locaux et l’acquisition de matériels. Le centre pourra prendre en charge à terme 1300 patients. Habitants et élus sont ravis de retrouver une offre médicale, en premier lieu Nicolas Dussoutour, le maire de Bourdeilles. « Cette initiative est une vraie solution pour faire face à la désertification médicale. Pour le secteur, c’est inespéré. Ici, 16 % des habitants n’ont pas de médecin traitant. Depuis trois ans, on n’a plus qu’un seul médecin qui vient un après-midi par semaine. Il exerce à Château-l’Évêque et il continuera à suivre ses patients. »
Quant aux habitants, ils n’ont plus que quelques jours à patienter pour prendre rendez-vous. Ce sera possible à partir du 20 novembre sur la plateforme Doctolib ou au 05 53 13 32 56.









