Les 7, 8 et 9 juin, près de 700 spéléos de toute la France sont attendus sur les bords de la Vézère pour un anniversaire de la fédération française de spéléologie. Ces passionnés, souvent discrets sur leurs activités souterraines, permettront au public de mieux les connaître. À côté de l’assemblée générale, des ateliers techniques et des visites réservées aux pratiquants, des conférences, des films, des démonstrations et quelques balades. « Nous voulons sortir notre discipline de son image trop sportive ou extrême en parlant de son ouverture sur la géologie, la biologie souterraine, l’archéologie et beaucoup d’autres disciplines », résume Quentin Laurent, le président du comité départemental de spéléo de Dordogne.
Dans tout le village
« Nous serons vraiment ancrés dans tout le village des Eyzies, avec les familles, les enfants et les amis », explique le président. Ils vont investir toutes les salles disponibles du Pôle d’interprétation de la préhistoire, au Musée national de Préhistoire pour les films et conférences, le préau de l’école pour l’accueil, un salon des équipements spéléos à La Poste et sous la halle, une exposition de photo à la communauté de communes. La participation est gratuite, mais il faudra s’inscrire à l’accueil pour profiter des places disponibles.
La richesse du centre de la terre
Parmi les conférences sur les sites emblématiques de toute la France, le préhistorien Jacques Jaubert évoquera les premières appropriations humaines des Néandertaliens dans la grotte de Bruniquel, en Tarn-et-Garonne ; Dominique Genty dévoilera l’étude au long cours sur le climat réalisé à Villars, dans le nord Dordogne ; Lionel Barriquant parlera des 70 000 ans de l’occupation de la grotte des Furtins, en Saône ; Yves Bramoulet de l’immense grotte de la Verna, en Béarn ; et Jean-Michel Ostermann de ses explorations au Laos ! Et bien d’autres encore. On n’oublie pas que ce sont des spéléos qui ont découvert des grottes préhistoriques majeures comme Chauvet en Ardèche et Cussac en Dordogne.
Depuis Jules Verne
Il y aura également des ateliers de topographie souterraine avec du matériel sophistiqué qui permet même de communiquer dans les cavités jusqu’à une quarantaine de mètres, une démonstration de coloration de l’eau en vert fluo pour repérer son parcours souterrain, sans oublier la faune cavernicole avec ses fameuses chauves-souris et tout ce qui grouille dans les eaux du sous-sol. Les richesses du centre de la terre, qui font rêver depuis Jules Verne, seront aussi visibles à travers une exposition de photos.
Bref, le monde souterrain de la spéléo le sera un peu moins pour les curieux qui passeront aux Eyzies. Ils auront peut-être envie de passer par la suite dans un club pour s’initier à cette activité originale.
Plus d’un millier de belles cavités en Périgord
Parmi les clubs actifs en Dordogne, le spéléo club de Périgueux créé en 1949 a participé à de nombreuses découvertes majeures comme la grotte de Villars. Il faut aujourd’hui compter aussi sur les clubs G3S, du Cern, des Eyzies et de Bouzic. Ils représentent une centaine de licenciés actifs. Certains spécialistes sont plongeurs et d’autres forment des équipes de secours en cas de besoin.
Sur le terrain, plus d’un millier de belles cavités sont recensées et explorées, avec des réseaux complexes comme la Source de Glane à Coulaures, la Source de la Clautre à Tourtoirac, dont une partie est aujourd’hui aménagée pour le public, le Trou du vent à Bouzic, qui fait le bonheur des photographes spécialisés, le réseau de Villars, dont la partie préhistorique se visite, la Source du Coly avec son siphon, le plus long d’Europe…
