Priscilla Lanet est basée à Bordeaux, après avoir tourné une page parisienne à la suite d’une mutation dans la société qui intervient notamment dans le centre commercial d’Auchan, à Marsac-sur-l’Isle, l’un des trois centres pour lesquels elle occupe des fonctions de marketing et communication, avec celui d’Angoulême La Couronne et celui de Cognac. Depuis trois ans, elle vient à Périgueux très régulièrement, et notamment pour participer aux rencontres proposées par le Club Péri Ouest, avec la volonté de s’investir dans un périmètre d’action, en nouant des relations avec des professionnels de tous horizons. « Ce type d’association n’existe pas dans les deux autres villes où j’interviens. Ici, cela aide la structure à s’intégrer dans la vie locale car nos premiers clients et visiteurs sont ceux qui travaillent en proximité. Ça m’a ouvert pas mal de portes et ça donne envie de susciter ce type de club ailleurs, dans les autres centres commerciaux du groupe. »
Et Cécile Blay, présidente de Péri Ouest, est heureuse de voir arriver au bureau du club des personnes nouvelles, des énergies qui s’ajoutent au capital humain existant. « Ce renouvellement est stimulant. Priscilla s’y investit depuis six mois. » Une façon de restituer l’accueil qu’elle y a trouvé.
La galerie marchande, intégrée à l’hypermarché Auchan, fait partie du groupe Aushopping : gérée en coordination, elle est autonome dans son organisation. « La volonté de s’investir est profitable à tous, note Cécile Blay. Dans n’importe quelle organisation, il y a le poste et il y a la fonction, avec la façon de l’occuper. Le partenariat lié avec la galerie nous a permis d’inventer des choses. En venant régulièrement à nos réunions, Priscillia a rencontré Fabrice Colombel, créateur du magazine gratuit Art’gument 24, qui retrace l’expérience et la vie d’artistes périgourdins. » Ainsi est née une animation qui fait son chemin depuis : une exposition d’artistes dans la galerie, pour familiariser tout un chacun à la connaissance de l’art. » Ce type d’animation existe grâce à cette rencontre au sein du club d’entreprise. »
Une galerie d’art pas comme les autres
« Quand j’ai rencontré Fabrice Colombel, il était éventuellement question de prendre une page de pub dans son magazine gratuit, pour faire parler de la galerie, se souvient Priscillia Lanet. Finalement, en discutant, on s’est dit que faire venir l’art au plus près du public était la meilleure des promotions, pour eux comme pour nous. » La troisième édition laisse augurer d’une autre session, consacrée aux livres, en septembre. Un rythme s’installe, et le rendez-vous occupe toute la galerie. « On se coordonne pour annuler les autres manifestations et réserver tous les emplacements. Une quarantaine d’artistes investissent ainsi les lieux pendant quatre jours, ils sont là avec une sélection d’œuvres que les gens découvrent en faisant leurs courses : des sculptures, peintures, photos leur sautent aux yeux ». L’initiative est rare dans un centre commercial. « J’en ai parlé à mes collègues sur le territoire national, nous n’avons pas d’autre exemple. » Des amateurs achètent des œuvres sur place : un coup de cœur peut ainsi prendre place dans le chariot de courses, il y en a pour tous les goûts autant que pour tous les budgets ; ça commence avec une carte postale collector jusqu’à la sculpture onéreuse.
Le public n’est pas forcément celui qui fréquente les expositions, mais il peut le devenir, car des barrières tombent grâce à cette présence, des peurs se lèvent : la variété de styles proposée donne envie de revenir à la session suivante pour découvrir la sélection, c’est une expo vivante, au contact des artistes.
Une expérience à dupliquer
Ces artistes de tous horizons se sont découverts entre eux, dans cet environnement d’exposition qui leur est inconnu. Ils continuent d’échanger sur les vernissages, un réseau s’est créé et s’étend, avec des rencontres et même des collaborations, l’organisation d’autres expositions. » Fabrice visite les centres commerciaux en Charente pour essayer de dupliquer l’événement, avec des artistes de ce territoire, en les regroupant, se réjouit Priscillia Lanet. Il est même question de créer un festival d’art. » Tous sont surpris par la proportion que ça a pris : « dans ce monde où tout devient très compliqué, avec des gens inquiets, il ne faut pas vouloir monter des usines à gaz, juste avoir des idées pour fédérer » résume Cécile Blay.
Une idée en appelle une autre
C’est comme ça que toutes deux voient le partenariat, comme un terrain de jeu : » dès que les uns ou les autres ont une idée, on se prévient suffisamment en amont pour réserver des emplacements, qui sont normalement loués, et organiser une opération à portée de tous. On part d’idées très simples, l’essentiel est que les gens autour aient envie de participer. » Cette initiative a ouvert la voie à d’autres types d’animations avec Péri Ouest. « Par exemple, depuis trois ans, on propose un événement autour d’octobre rose, poursuit Cécile Blay. Cette année on va décaler un peu sur Novembre bleu (Movember), avec la mission locale : des jeunes vont découvrir des entreprises et le dernier jour, dans la galerie, on parlera du cancer, parce qu’il n’est jamais trop tôt pour cela. » D’autres actions portent aussi sur le recrutement, avec la Maison de l’emploi, pour que le public puisse déposer des CV.
“Danse avec les stars” pour la fête de la musique
Dans un contexte où les clients veulent aller à l’essentiel, gagner du temps, on se rend compte que ces lieux deviennent des zones d’échanges et d’animation, « c’est pour ça qu’on propose des activités différentes, avec aussi des VIP comme Danse avec les stars le 21 juin pour la fête de la musique, c’est sympa : on pourra s’y donner rendez-vous pour danser, il y a aura un petit cours et une démo… On a eu du nez en signant le contrat il y a six mois car c’est avec le gagnant, je savais bien qu’il était doué ! » sourit Priscillia, qui veut continuer à créer ce type de rendez-vous dans ses centres, autour du sport aussi. Les adhérents de Péri Ouest ne seront pas les derniers à venir : l’application spécifiquement conçue pour eux est là pour leur rappeler la date.
