Chez les Naboulet, on est pompier de père en fils : un grand-père, Claudy, chef du centre de secours à Brantôme ; un père, Pierre, qui a terminé sa carrière colonel du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) à Périgueux ; un frère, Timothée, pompier volontaire dans le Médoc. Il aurait été normal que Grégory suive le chemin tout tracé par la famille. Adolescent, il intègre les Jeunes Sapeurs-Pompiers de la Dordogne mais d’autres sirènes vont l’appeler. Très tôt, il est passionné de sport et il s’amuse même à commenter des matches devant la TV… Son grand-oncle, Michel Marsaud, dirigeant du CAP, lui fait connaître le rugby. En 1998, c’est la coupe du monde de foot et la victoire de la France. Grégory passe du ballon ovale au ballon rond à Eyliac, puis à Antonne-et-Trigonant.
Découverte du direct
En 2000, il a 15 ans et il obtient un stage d’observation à France Bleu Périgord. Il dit qu’il aime le sport et le journaliste sportif de l’antenne, Xavier Dalmont, le prend sous son aile. Il l’emmène partout et lui transmet déjà quelques ficelles du métier car il voit très vite le potentiel de ce jeune garçon. Grégory se souvient encore de sa première conférence de presse et de sa première interview sur le Tour de la Dordogne.

Passionné par ce stage, il sait qu’il a trouvé sa voie. Il envoie à Xavier Dalmont une cassette de commentaires, enregistrés sur un dictaphone, d’un match France-Chypre. Elle est validée par le rédacteur en chef, Jean-Luc Troussel, et surtout par le directeur d’antenne, Jean Bonnefon, qui apprécie le courage de ce journaliste en herbe.
À 18 ans, Grégory Naboulet suit Xavier Dalmont tous les week-ends et devient pigiste sportif. C’est le début d’une grande amitié avec “Zaza”, qu’il appelle en souriant son coach, et d’une belle carrière dans les services des sports.
Son premier match, commenté en direct (Nontron-Sarlat), il s’en souvient comme si c’était hier. Pendant cinq ans, il commente des matches, présente des journaux et travaille même avec des animateurs comme David Derhille.
Du micro à la caméra

Parallèlement Grégory Naboulet poursuit des études à Bordeaux : DEUG Administration économique et sociale puis licence de Sciences Politiques. Ses études terminées, il aurait bien continué sa carrière à Radio France, mais il n’avait plus trop d’opportunités à Périgueux.
Son père le pousse pourtant à poursuivre dans le journalisme. Il en parle à un ami qui connaissait Agnès Molinier, à l’époque chef du service Économique et Social à la rédaction de France 2 et originaire du Périgord (où elle est de retour et membre du club de la presse). Grégory l’appelle, obtient un stage de trois mois, débarque à Paris et intègre l’équipe de l’émission Thé ou Café. Son stage terminé, il laisse son CV au secrétaire général de la rédaction qui le rappelle très vite en lui proposant une formation en alternance à l’École Supérieure de Journalisme de Montpellier. Son choix est fait : ce sera la télé et sa force de l’image, mais il n’oubliera jamais l’instantanéité de la radio.
Tour de France 2025 et JO 2028

Grégory Naboulet aime tous les sports, mais il est très attaché à l’ambiance populaire du Tour de France, d’ailleurs il vient travailler tous les jours à vélo… Il adore le live, il ne se lasse jamais des rencontres parfois émouvantes avec les athlètes de haut niveau : « J’ai vécu des moments extraordinaires en France, notamment en suivant douze Tour de France, mais aussi à l’étranger avec quatre Coupe du monde de rugby, trois Vendée Globe, tous les Jeux Olympiques depuis 2008. Quand on aime le sport ce métier est fabuleux ».
Aujourd’hui il est chef de service des sports et société pour France TV : « On me voit moins à l’antenne, mais je vais commenter le Tour de France 2025 et les prochains JO en 2028 à Los Angeles ».
Et Périgueux dans tout ça ?
Grégory Naboulet porte le Périgord chevillé au corps : « Quand je suis arrivé à Paris, j’avais besoin de revenir chez moi tous les trois mois. Je lis toujours Sud Ouest, la DL où mon père est correspondant notamment pour le rugby, j’écoute Ici Périgord, je suis le CAPD et le basket ». Pour lui, la Dordogne est le plus beau département de France pour sa richesse culturelle, sa gastronomie et la diversité des paysages. Il a d’ailleurs convaincu sa compagne, Champenoise d’origine, et c’est en famille qu’il vient, quand il le peut, passer quelques jours chez ses parents : « J’en profite aussi pour voir des copains que j’ai connus à l’école, au lycée à Périgueux ou à la fac à Bordeaux. En ce moment on fête beaucoup les quarante ans des uns et des autres… ».
Quelques anecdotes
• À Trélissac, Grégory Naboulet a commenté un match pour France Bleu Périgord, assis dans une cabine téléphonique… l’ancêtre du portable ! Comme il y avait des travaux au stade Firmin-Daudou et qu’il n’y avait plus de salle de commentateur, le club a donc fait installer cette cabine sur une tribune éphémère ce qui a fait rire tout le monde.
• Il se souvient aussi de quelques délires et fous rires avec Xavier Dalmont…
• Plus émouvant : en 2016, aux JO de Rio de Janeiro, Grégory Naboulet était dans les tribunes avec la famille de Kevin Mayer lorsque l’athlète est devenu médaille d’argent du décathlon après quelques blessures qui l’avaient écarté des Championnats du monde en 2015.
• Il était aussi sur le bateau avec Jean-Pierre Dick, en larmes, devant des milliers de personnes venus l’applaudir lors de son arrivée pour sa troisième participation au Vendée Globe. Le skipper avait fini sa course en parcourant 2643 milles sans quille, perdant tout espoir de podium.