Car Jean-François est quelqu’un de très spécial. À 7 ans déjà, ce Charentais (il vit au milieu des vignes, dans un petit village nommé Marsac, près d’Angoulême) faisait des rêves étranges, où il était question d’objets qui bougent seuls, ou d’énergie soignante qui sort des mains. C’est jeune, 7 ans, pour voir des formes bizarres dans sa chambre le soir « et ça fait peur… mais pour le reste, c’est aussi l’âge où l’on ne s’en inquiète pas vraiment, pensant que c’est sans doute pour tout le monde pareil ».
Pourtant, rien dans son environnement familial ne le prédispose : « mon père était électricien, c’est tout ce qu’il y avait en rapport avec l’énergie à la maison », dit-il avec cet humour qui le caractérise et qui cache aussi une grande modestie. La Charente, avec le Poitou voisin, est pourtant historiquement une terre de traditions ésotériques. Mais chez les Bourbon, on est loin de cela.
En grandissant, c’est à l’école que Jean-François prend conscience de sa différence ; dans la cour de récréation, les copains pouvaient essayer de lui raconter des fadaises, lui savait tout de suite quand on lui mentait ; il savait aussi ce que ses petits copains pensaient vraiment « et ça, c’était très difficile ».
Inexpliqué, inexplicable
Une anecdote lui vient en mémoire « j’avais une dizaine d’années, je jouais avec mon chien et maladroitement, je lui ai tordu la patte ; la pauvre bête hurlait de douleur ; sans réfléchir, j’ai attrapé sa patte et je l’ai redressée. Le chien a cessé instantanément ses plaintes ». Tout ceci, Jean-François l’analysera bien plus tard…
C’est dans une certaine inconscience de sa différence qu’il grandit, avec toutefois la sensation de n’être pas tout à fait dans la norme « je me sentais plus vieux que mes camarades du même âge, d’ailleurs à 12 ans je lisais l’Express ! » et c’est dans les livres, les documentaires, les témoignages, qu’il va chercher à comprendre, en se passionnant pour l’ésotérisme, la spiritualité et les techniques de soins parallèles ; tout cela en marge d’un parcours ordinaire, et sans toucher mot à sa famille « qui a découvert il y a peu ce que je faisais ».
Rester sur son chemin de vie
S’il se reconnaît de confession chrétienne par sa famille, Jean-François n’a trouvé aucune religion pour le satisfaire. La spiritualité au sens large, tout ce qui n’est pas matérialiste et qui concerne la vie de l’âme, deviendra son port d’attache. Et même s’il reste très discret sur le sujet pour « ne pas passer pour un illuminé », il est évident qu’il a vécu beaucoup d’expériences, que l’on ne raconte qu’à son psy, ou son curé ; avec curiosité, et difficulté aussi pour cet esprit plutôt rationnel. Mais il n’est pas le seul dans ce cas. Et même si nos sociétés matérialistes ont encore tendance à classer tout ce qui ne s’explique pas dans la catégorie des fantasmes — voire parfois des dérèglements mentaux — les choses évoluent. Il n’y a qu’à voir le nombre de personnes qui avouent avoir recours à des chemins “parallèles” en complément des traitements classiques, dans de nombreuses pathologies.
Forces invisibles
Jean-François restera donc sur ce qu’il nomme « son chemin de vie », s’en remettant à ces « forces supérieures » qui l’accompagnent depuis son enfance et dont il sait la présence. Il ne prendra pas encore conscience de ce talent, alors même qu’il assiste, adulte, à une sorte de miracle : « je faisais partie d’un club de plongée et un jour, un camarade s’est noyé. Il a été transporté en réanimation, avec un pronostic plus que réservé. Bien sûr, tous les copains se sont mis à espérer et même prier pour qu’il s’en sorte. Moi, sans même comprendre pourquoi, je me suis rendu directement à l’hôpital ; devant la vitre qui me séparait de lui, en le regardant, je suis presque tombé dans les pommes, comme si tout d’un coup je me vidais de toute mon énergie. Je n’avais aucune intention précise, à cette époque je n’étais pas comme aujourd’hui… Et devinez quoi ? Le gars s’en est sorti ! Je me suis dit que c’était sans doute le hasard ». Bien sûr, ou pas.
Hasard et destin

Jean-François reste donc sur son chemin, pourtant pas prédestiné, et croisera bientôt celui de personnes qui contribueront à faire de lui ce qu’il est. Doté d’un esprit capable de plus, ce n’est pourtant pas dans le cursus classique des études qu’il l’exploitera ; trop étriqué, pas assez libre. C’est en autodidacte qu’il explorera les capacités de la conscience. Et le “hasard”, le ”destin” feront le reste. Comme cette discussion avec un médecin de famille à qui il confiera ses questionnements à propos de tous ces ressentis tellement perturbants. Ce dernier, loin de l’adresser à un psychiatre, « me conseille de prendre contact avec l’association des radiesthésistes Charentais » ; ce qu’il fit ; là, avec des méthodes seulement connues des initiés, on procédera sur lui à des tests tellement concluants que, malgré sa réticence, on insistera pour qu’il suive une formation spécifique, l’initiant aux techniques d’un des praticiens bérichons les plus renommés dans ce domaine : Daniel Bourdin. Ainsi, de rencontres en rencontres, Jean-François apprend à maîtriser ses capacités, avec toujours la même conviction qu’il ne s’agit de s’en servir que pour faire le bien, pour aider, soulager ; sans autre contrepartie que la gratitude et les gestes que chacun a envie de faire pour qui s’occupe de son bien-être ; à l’ancienne, comme les soigneurs de la grande époque à la campagne.
Donner – recevoir

Jean-François ne fait pas, n’a jamais fait et ne fera jamais « profession » de ses capacités ; aujourd’hui tout jeune retraité (il a eu un métier classique), il a toujours œuvré en parallèle pour le bien-être des autres, par devoir et par conviction. Avec pour mission supplémentaire de mettre en garde contre ces nombreux charlatans qui pullulent depuis l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux. « Moi, je ne fais que des soins » et au lieu de s’enrichir, il a décidé de transmettre tout ce qu’il peut. Les barreurs de feu affirment que chacun peut s’adonner à la discipline, que cela s’apprend. Jean-François a donc créé une association récemment, à Marsac en Charente*, qui lui permet d’organiser des sessions de formation deux ou trois fois par an ; la dernière édition, en juin, comptait pas moins d’une soixantaine de participants, « triés sur le volet, car je refuse toute personne ayant l’intention d’utiliser ce savoir pour en faire mauvais usage ». Clair. Toujours grâce au miracle des rencontres, il a créé un beau réseau d’amis à Bastia et se rend aussi parfois sur l’Ile de Beauté dispenser son savoir.
De l’anonymat à la reconnaissance
Le jeune homme qui soulageait son ami d’un torticolis, en pensant que ce n’était qu’une coïncidence a fait bien du chemin. Plus de 30 années de “pratique” en font l’un des meilleurs dans sa catégorie. Bien au-delà de la technique transmissible des barreurs de feu, Jean-François a un truc en plus, de l’ordre de l’inné.
Cette reconnaissance, il l’a obtenue grâce à ses résultats impressionnants et au bouche à oreille qui en découle. Lorsqu’on est bon dans son domaine, et honnête dans sa vie, cela finit par attirer les regards. Il s’est, selon son expression favorite « occupé de beaucoup beaucoup de monde » et même d’animaux. Cependant, « c’est un vrai sacerdoce, c’est très dur parfois, on est confronté à beaucoup de souffrance, à des départs aussi. Et on ne peut pas toujours réussir, ça ne marche pas à chaque fois ». Pourtant il fait, sans répit avec aussi énormément de satisfactions et de joie.
De rencontres en rencontres

De rencontres en rencontres, il a fini par croiser le chemin de quelques journalistes qui, forts de sa bonne réputation, ont réalisé des reportages pour la télé nationale. Mais il n’aime pas beaucoup cela. Parmi ses visiteurs, il y a aussi des voisins, des amis, des amis d’amis, de toutes catégories sociales. Et d’année en année, les résultats étant là, l’information s’est transmise, dans tous les milieux ; et de nos jours, passer de l’anonymat à la reconnaissance est très rapide. Un exemple parlant pour définir la diversité de ses contacts « un jour, je reçois un coup de téléphone d’une personne dont je m’étais déjà occupé qui, paniquée, venait d’apprendre que son neveu en vacances au Costa Rica, avait grimpé un volcan juste éteint et s’était enfoncé le pied dans la lave à plus de 1000 degrés ; le jeune m’a envoyé des photos de son pied brûlé au 3e degré et j’ai travaillé à distance pour enlever le feu et donc la douleur. Il a été rapatrié à Paris où son état n’a pas nécessité plus que quelques pansements ; je précise que toute cette famille est une famille de médecins avec des attaches au ministère de la Santé ». Comme quoi…
Pas de super pouvoir
Contrairement à ceux qui essaient d’en mettre plein la vue, prétendant posséder un don fabuleux, Jean-François Bourbon assure n’agir que par « force mentale » ; bien heureux qui comprendra vraiment ce que cela signifie, malgré l’explication claire qu’il en donne « en fait, je me concentre sur une pensée ferme de faire disparaître un mal, une douleur ; j’envoie par la force de ma volonté un ordre péremptoire et pour cela, je n’ai même pas besoin que la personne soit présente ; la description du symptôme et le prénom me suffisent ; pas besoin non plus de connaître le sujet même si dans certains cas, j’aime bien m’appuyer sur une photographie ».
Pour lui, pas de super-pouvoir donc ; « ça se travaille, c’est une capacité comme d’autres l’ont pour les arts ou la musique… il faut s’entraîner et s’entraîner encore comme un sportif mais sans jamais s’éloigner des préceptes spirituels ». On l’aura compris, Jean-François, comme tous les grands dans leur catégorie est d’une modestie sans pareille. Toutes les personnes qu’il aide à traverser les effets néfastes des traitements contre le cancer, chimio ou radiothérapie, peuvent témoigner du bien qu’il fait, toujours avec éthique, en adjoignant chacun à suivre scrupuleusement les ordres des médecins. Toutes les victimes des maux du quotidien, des douleurs d’arthrose des seniors aux crises d’eczéma des petits qui croisent son chemin, le remercient de les soulager ; son bureau est tapissé de mots et dessins de remerciements, et sa table de courriers et photographies en tout genre. Aucune de ces personnes, pas même les plus “scientifiques” ne savent réellement comment il fait. Mais ce qui compte, n’est-ce pas le résultat ?
Disponibilité
On pourrait encore évoquer mille choses sur ce monsieur d’un abord incroyablement gentil, sur sa bonhommie, son empathie, sa disponibilité… Pour en savoir plus sur lui, il suffit de taper son nom dans une barre de recherche et de lire, ou écouter ses interviews.
En retour de tous ses bienfaits, il y a des choses que chacun peut faire pour lui : se souvenir qu’il « ne marche pas sur l’eau », comprendre qu’il n’est qu’humain, qu’il a aussi une vie, qu’il ne peut pas sauver le monde entier ; et accepter qu’il ne puisse pas répondre à toutes les sollicitations et ne pas lui en tenir rigueur… Selon les préceptes spirituels qui le guident, si votre chemin doit croiser le sien, cela sera.
Laissons la conclusion à Eric Dudoit, éminent docteur en psychologie clinique et psychopathologie, responsable de l’unité de psycho-oncologie du CHU La Timone à Marseille depuis 2002, grand ami de Jean-François Bourbon qui s’est “occupé” de lui :
« Seul, assis à sa table de travail, il descend en lui-même, à chaque souffle, le silence plus intense obère les bruissements du monde, il vaque ! Nul pouvoir n’est là ! Juste la volition poussée à son paroxysme, il remonte en lui doucement la rumeur du monde… Sachant combien il est difficile de monter l’escalier d’autrui. Lui, seul, en joie, fait la paix en son cœur, il tient debout, devant la porte des possibles et sans frémir ni maudire, il guérit la multitude. Ainsi est M. Jean-François Bourbon ».
Martine CHAUVINEAU
Pour aller plus loin
• Association “le Feu Sacré” à Marsac (16)
Pour plus d’informations, contactez bienenperigord@gmail.com
Renseignements réservés aux abonnés (abonnement gratuit)
• Un reportage diffusé sur France 2 a été consacré à JF Bourbon en tant que coupeur de feu, et un autre.
• Interview sur la chaîne youtube “On ne vous demande pas d’y croire”