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Chef d’orchestre pour tester les produits

Charlène Nsibu directrice d'études chez Imasens
Charlène Nsibu, directrice d'études chez Imasens © H.C.
DANS LES COULISSES. Chez Imasens, Charlène Nsibu est directrice d’études. Elle met en musique les besoins des entreprises avec les compétences polyvalentes de son institut. Avec la complicité d'un bataillon de testeurs !

Sous l’enseigne Imasens, l’Institut du goût du Périgord a, depuis près de vingt ans, largement développé ses activités dans le domaine des tests consommateurs pour les entreprises. L’association créée par Sabine Kieser s’est étoffée et a recruté de nombreuses compétences au fil des années. Charlène Nsibu, arrivée il y a plus de douze ans comme stagiaire alors qu’elle était en licence professionnelle d’analyse sensorielle, a trouvé sa place et a franchi les échelons pour devenir l’une des directrices d’études. Un rôle de chef d’orchestre pluridisciplinaire qui lui va bien.

« Depuis Périgueux, je travaille pour la France et pour l’international pour cerner les besoins des clients, déterminer leurs objectifs et proposer des méthodologies adaptées à leurs demandes. Ensuite, je coordonne nos équipes pour la réalisation de projets adaptés au cahier des charges. Nous devons nous assurer que nos tests permettent de délivrer des résultats pertinents et fiables ».

Des tests qui se pratiquent dans les locaux ou au domicile des consommateurs
Des tests qui se pratiquent dans les locaux ou au domicile des consommateurs ©Imasens

Imasens intervient dans de nombreux secteurs : l’agroalimentaire, la cosmétique, les produits pour animaux… Les tests concernent la consommation, l’efficacité et bien sûr l’analyse sensorielle. Ils peuvent se faire en laboratoire dans les locaux de Cré@vallée, à Coulounieix-Chamiers, ou sur d’autres sites, mais aussi en conditions réelles au domicile des testeurs, comme pour les cosmétiques. Les échantillons sont alors envoyés chez les consommateurs volontaires. Dans tous les cas, les tests se font à l’aveugle, avec des produits totalement anonymes.

Protection des données

Il y a une grosse logistique à gérer, d’où l’importance d’un chef d’orchestre comme Charlène Nsibu. « Je gère l’amont du projet avec les clients, mais il y a toute une équipe à coordonner pour les tests et les études ensuite. » Sa formation en génie biologique, puis en analyse sensorielle lors de ses études à Tours, est précieuse pour un institut complet en termes de prestations. Elle est polyvalente sur les sujets et produits, mais cette jeune mère de famille élégante semble avoir un faible pour la cosmétique et les soins capillaires. Ce secteur, représentant 50 % de l’activité, s’est beaucoup développé chez Imasens, aux côtés de l’agroalimentaire, si important en Périgord. Bien d’autres domaines peuvent être étudiés comme la mode, les transports, le sport…

Les cosmétiques représentent la moitié des tests
Les cosmétiques représentent la moitié des tests ©Imasens

La directrice d’études insiste beaucoup sur la confidentialité qu’il faut respecter pour des clients souvent inquiets de la concurrence industrielle. « Nous sommes très à cheval sur la protection des données. Nos clients y comptent et restent fidèles chez nous. » Pour chaque projet de test, les procédures mises en place et le traitement statistique des résultats sont adaptés aux types de produits. « Nous avons dans notre équipe des spécialistes dans les différents domaines. Mon rôle consiste aussi à valider les résultats avant d’envoyer le rapport au client. ».

Entre le devis réalisé, les tests de terrain, les études, les statistiques et leur validation, il s’écoule fréquemment plusieurs semaines. « Mais nous pouvons répondre à des urgences pour des produits à lancer rapidement sur le marché. »

Un défi stimulant et passionnant

Des tests de produits capillaires sur le terrain
Des tests de produits capillaires sur le terrain ©Imasens

Le cœur des tests chez Imasens et sa richesse, ce sont ses consommateurs volontaires. La société peut compter sur un fichier de 10 000 testeurs, dont 6 000 en Dordogne. Elle en recrute en permanence avec des inscriptions via Internet. C’est tout une organisation en interne pour faire appel à eux. Charlène Nsibu donne un exemple : « Pour une étude sur des huiles capillaires, il faut trouver des volontaires pour évaluer les produits, dans ce cas en recherchant des femmes avec une certaine longueur de cheveux. Nous faisons aussi intervenir des experts et des professionnels de la coiffure à des dates précises. Nous disposons en interne d’un salon de coiffure test, ce qui est pratique. Il faut tenir les délais pour répondre vite au client ». Évidemment, la trentaine d’employées d’Imasens, à l’équipe presque entièrement féminine, ne peut pas se transformer en testeuses ! On l’a dit, pour bien fonctionner, une étude doit être anonymisée.

Chez Imasens à Créavallée
Chez Imasens à Cré@vallée © H.C.

Être directrice d’études impose de gérer un projet de A à Z, des contacts avec le client jusqu’à la remise des études validées. D’autant qu’en se développant, Imasens a élargi sa clientèle bien au-delà des entreprises de Dordogne, jusque dans des pays lointains. « Nous continuons à démarcher en participant à des salons internationaux, souligne Charlène Nsibu, à Paris, en Irlande et même à Dubaï.» Son poste est très varié et elle n’a pas le temps de s’ennuyer dans son bureau : « Chaque étude est un réel défi, très stimulant et passionnant». Elle le confirme, en le testant chaque jour depuis des années.