D’abord ce n’était qu’une petite base nautique sous le pont enjambant la rivière Dordogne, à Gardonne, sur le quai à gabarre. Puis, elle a tranquillement pris de l’envergure. Et ça fait presque vingt ans que ça dure !

Diplômé d’État en canoë-kayak, Frédéric Lhomme a eu le goût de l’aventure lorsqu’il a créé en 2006 sa propre entreprise de loisirs nautiques en Bergeracois. Pour beaucoup de touristes, pagayer sur la rivière, c’est au pied des châteaux, en Sarladais. À tel point qu’il y a parfois embouteillage dans ce coin du Périgord.
Ce n’est pas le cas pour la Dordogne côté Bergeracois. La rivière y est large et elle a toujours suffisamment de tirage pour que les pagayeurs n’aient pas à faire de gros efforts pour glisser sur l’eau. Le courant est toujours au rendez-vous : merci le barrage hydroélectrique de Tuilière, en amont des deux bases nautiques créées par Frédéric !
Oui parce que l’homme (sans mauvais jeu de mot) n’est pas du genre à se laisser porter par les flots. Lui, son truc, c’est de ramer à contre-courant, d’être là où on ne l’attendait pas.
Plutôt rivière ou plutôt lac ?
Ainsi, direction le lac de l’Escourou, dans l’Eymétois, à cheval sur deux départements, la Dordogne et le Lot-et-Garonne. Le syndicat mixte Epidropt, chargé de la gestion de la ressource en eau, a eu l’idée de créer une distraction supplémentaire pour les nombreux promeneurs de cette retenue d’eau de près de 120 hectares. Frédéric Lhomme a vent de ce projet : proposition est faite de créer une petite base nautique sur juillet-août. Affaire conclue, Canoë attitude, c’est le nom de son entreprise, s’étend donc sur l’extrême sud du Périgord.
Et ce n’est pas fini ; en bon chef d’entreprise, Frédéric Lhomme n’en dira pas plus, de peur qu’on lui “pique l’idée”. Disons simplement qu’il étudie diverses solutions pour allier les loisirs sportifs, à condition qu’ils soient responsables, non polluants et qu’ils drainent du monde l’été dans ce paradis vert de la Dordogne bergeracoise.
S’initier ni vu ni connu

Le point fort de Canoë attitude est l’encadrement. Non seulement Frédéric Lhomme est éducateur sportif depuis belle lurette, mais il veille à avoir une équipe formée et à l’écoute. Le jour du reportage, c’est un groupe de filles scouts qui s’apprête à prendre le large. Certaines n’ont jamais fait de canoë. Elles seront accompagnées par Bastien, qui lui aussi est formé. Ni vu ni connu, il s’informe sur l’expérience de chacune. « Bien sûr, vous savez toutes nager ? » Rires dans le mini-bus qui conduit au départ. Il explique le parcours, la différence entre une rivière et un fleuve, le maniement de la pagaie. Il sera de la balade : c’est la règle pour un groupe d’ados confié par une association ou une structure.
Un peu plus tard, un groupe appelle : quelles solutions pour un enterrement de vie de garçon ? Une descente de la Dordogne en canoë paraît bien trop sage pour un tel événement. Frédéric leur propose une descente en paddle géant de 5,5 mètres sur 2,2 mètres. C’est la même chose que le stand-up paddle mono-place (il y en a aussi), mais jusqu’à huit personnes peuvent voguer dessus. Marché conclu. Décidément à Canoë attitude, il y en a pour tous les goûts.
Gagner en visibilité
Malgré toutes ces précautions et cette diversité, il arrive que Frédéric se décourage face à une concurrence qu’il juge déloyale. Selon lui, de nombreuses bases associatives proposeraient des activités nautiques gratuites : pédalo, paddle… « Nous, on répond à toutes les exigences de sécurité, on initie les gens, on leur assure des équipements et des bateaux nickels, et on n’est pas toujours reconnus pour ce travail », peste-t-il.
Contrainte par la météo et les crues, l’activité est souvent en dents de scie. Trop peu souvent ses bases nautiques arrivent à atteindre leur capacité maximale de 300 personnes en simultané sur l’eau. Sans se gêner, en plus, puisque, comme on l’a dit, la Dordogne est une belle et large « rivière vivante », qui ne risque pas de se retrouver saturée par le trafic nautique.
Alors, « il faut encore et toujours innover pour gagner en visibilité et étendre la période d’activité ». Frédéric Lhomme a beau avoir les yeux qui brillent quand il parle de la faune et de la flore particulièrement riches dans ce coin de rivière, avec des hérons, des aigrettes et des oies bernaches, il en faut toujours plus pour séduire des touristes qui veulent toujours du nouveau.

Vingt ans que ça dure
La base à canoë kayak et stand up paddle a été créée en 2006 à Gardonne pour proposer des balades, de 1h30 à la journée entière, dans un secteur préservé et peu fréquenté de la rivière Dordogne. Désormais, elle propose des activités nature sur plusieurs jours avec bivouac, voire même avec VTT sur un Packraft bike : un kayak gonflable de 6 kg où l’on peut transporter son vélo pour le retour.
Canoë attitude propose des randonnées sur l’eau libre ou encadrées par un moniteur diplômé d’État. Elle peut à ce titre accueillir des groupes de jeunes.
Sur place, le parking est gratuit, une aire de pique-nique a été installée tout près de l’eau, avec vente de boissons fraîches et glaces, et wifi gratuit.
La base est ouverte tous les jours du 1er juillet au 31 août, de 9 h à 18 h. Départ toutes les heures (arrivée 20 minutes à l’avance pour les préparatifs et formalités). Il s’avère prudent de réserver.
Les autres mois (d’avril à juin et en septembre-octobre), il faut impérativement réserver au 06 808 806 72 / 07 67 39 39 83 / canoeattitude@gmail.com